Il concluait ainsi : "Ce travail montre qu'une pollution par les résidus d'insecticides organochlorés existe dans les sols des bananeraies et dans le milieu aquatique avoisinant." On a donc eu connaissance de la catastrophe 25 ans avant l'interdiction du chlordécone en 2002. D'autres rapports, émanant des services de l'Etat tout comme celui de J. SNEGAROFF, viendront confirmer la chose les années suivantes. Tous ont été cachés aux populations antillaises !
En 2007, s'appuyant sur les rapports SNEGAROFF, DE KERMADEC etc., sur les recherches de Pierre DAVIDAS et les leurs ainsi que sur des articles scientifiques de l'American Cancer Institute, Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT sonneront à nouveau l'alarme, mais cette fois, impossible de dissimuler quoi que cette soit car il s'agira d'un livre : Chronique d'un empoisonnement annoncé. Le scandale du chlordécone aux Antilles françaises (1972-2002).
Première alerte : il y a 25 ans. Deuxième alerte : il y a 12 ans.
Et voici qu'aujourd'hui, le chevalier Serge LETCHIMY, qui avait, en 2007, tourné ces deux écologistes en dérision par pur calcul politicien, débarque à la tête d'une commission d'enquête parlementaire à grand fracas, enfonçant des portes ouvertes, découvrant ce que l'on sait déjà depuis des décennies, tout cela avec la complicité de médias pour lesquels les citoyens sont invités à faire des tontines et à apporter leur soutien. Pas un grand journaliste pour questionner le chef du PPM sur ses prises de position de 2007 ! Pas un pour lui dire que tout ce qu'il semble découvrir aujourd'hui, en Christophe COLOMB du chlordécone, est archi-connu et cela depuis des lustres ! Pas un pour lui rappeler qu'en 2010, le Sénat avait déjà auditionné 4 ministres, chose qu'il s'apprête à refaire 12 ans après mais devant l'Assemblée Nationale cette fois-ci !
Bref...
Continuons donc la lecture page après page du livre de L. BOUTRIN et R. CONFIANT comme nous l'avons fait dans différents articles parus sur ce site-Internet ces dernières semaines ! Venons-en à la page 97 qui s'ouvre sur un chapitre intitulé comme suit :
"UNE CATASTROPHE ECOLOGIQUE SANS PRECEDENT.
Il aura donc fallu pratiquement trois décennies aux services de l'Etat pour que les conclusions des travaux de SNEGAROFF débouchent sur un plan d'action d'urgence. Un temps de latence beaucoup trop long quand on mesure les enjeux de cette pollution aux pesticides organochlorés.
30 années de laisser-faire durant lesquelles des quantités sans cesse croissantes de pesticides ont été introduites en Guadeloupe et en Martinique, polluant durablement les terres agricoles et l'environnement naturel.
L'état des lieux de cette catastrophe écologique nous a permis de mettre au grand jour l'attitude des pouvoirs publics aux Antilles françaises. Une véritable faillite administrative des services déconcentrés et des attitudes paternalistes de nos gouvernants."
Après avoir donc pointé du doigt, dans des chapitres précédents, la responsabilité des grands planteurs békés, puis des hommes politiques "nègres" qui avaient relayé imperturbablement les demandes de dérogation d'utilisation du chlordécone des premiers nommés, L. BOUTRIN et R. CONFIANT, dans ce chapitre (pages 97 et suivantes), mirent en accusation les services de l'Etat français aux Antilles. Leur association "POUR UNE ECOLOGIE URBAINE" porta plainte, tout comme l'ASSAUPAMAR et diverses associations écologistes guadeloupéennes contre l'Etat français pour "mise en danger de la vie d'autrui et empoisonnement".
Depuis plus d'une décennie, l'affaire a été délocalisée à Paris et on n'en entend plus du tout parler. Le principal importateur (béké) du chlordécone a même eu le temps de mourir de sa belle mort !!! On croit revivre la farce du CREDIT MARTINIQUAIS dans laquelle aucun des responsables n'avait reçu le moindre début de commencement de condamnation. Pour plus de précisions, lisez le livre ci-après quoiqu'il ait été publié il y a...12 ans !