Ce n’est pas le GRAN SANBLE qui avait ma préférence pour le 1er tour. Vivant dans l’émigration, je reste Martiniquais. Pour le 2è tour j’aurais voté pour le GSPM piloté par Alfred MARIE-JEANNE. Pourquoi ?
La bête fasciste revient. Ce n’est pas exactement sous les formes du XXème siècle, mais elle revient. Les caractéristiques sont les mêmes, de façon combinée : crise généralisée de la société, chômage massif, exaltation du nationalisme sous l’autorité d’un chef charismatique, désignation des populations étrangères ou «non-blanches» ou comme bouc-émissaire des problèmes de la nation (et dont elle devrait se débarrasser), culte de la personnalité exacerbé du chef suprême, programme de «rétablissement de l’ordre national » sous l’autorité du chef, totalitarisme, dirigisme économique avec maintien général de l’entrepreneuriat privé, réduction puis suppression violente de toutes les libertés publiques, à commencer par le droit syndical et le droit de grève, intimidation violente des opposants (et à long terme : interdiction et liquidation physique des oppositions ...).
En France, et notamment dans la région parisienne, vit une forte communauté de Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais, immigrés de première et deuxièmes générations. Dans cette région, ils sont éparpillés sur plus de 12.000 kms2 et parmi 12,213 millions d’habitants(1). Il existe aussi de grosses communautés dans les régions de Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon, Grenoble... Ce qui se passe actuellement illustre que, peut-être, cette communauté peut recommencer à se mobiliser sur autre chose que des manifestations purement festives (concerts, zouks, foot, ti punch akra boudin...).
Un spectre hante le monde. Le spectre du covidisme. Toutes les puissances de la vieille Europe et d’ailleurs, grandes et petites, se sont unies (paraît-il) en une nouvelle Sainte-Alliance pour traquer ce spectre. Bergoglio et Poutine, Merkel et Macron, les extrême-centristes et policiers de France, partout on accuse plus ou moins les opposants et manifestants de favoriser l’avènement planétaire de ce spectre.
Dans une fiction de Patrice LOUIS, Césaire n'est devenu Césaire que par l'intervention d'André BRETON. Sous couvert de fantaisie et d'humour, Patrice LOUIS ne se moque-t-il pas des Martiniquais et du «Sud» en général? On peut se poser la question.
Ce qui suit est un questionnement que certains jugeront vain, mais dont l’objet n’est peut-être pas anodin. Le rédacteur n’est ni musicien, ni musicologue, ni ethnomusicologue. Il aime la musique de son pays et se pose des questions sans tabous. Aucune piste n’ayant pu lui être fournie par deux ethnomusicologues martiniquais réputés, spécialistes du bèlè, le questionnement semble pouvoir être posé ici. D’autant que nous vivons une période où nombre de repères se brouillent. Alors si «mizik sé la vi», autant que nous soyons un peu plus au clair dans notre rapport avec le reste de la diaspora noire dans le domaine musical, même pour le non-spécialiste.