Seulement deux décennies se sont écoulées depuis l’horreur du génocide contemporain qui a fait de la ville martyre de Srebrenica un immense charnier, frappant en plein cœur un Vieux Continent qui se targuait, depuis les heures funestes du nazisme, d’avoir éradiqué en son sein la barbarie à visage humain, et déjà le déni de cette effroyable épuration ethnique et de son long cortège de victimes musulmanes (8 000 hommes) fait son chemin dans les esprits, au point d’être taraudé par une question angoissante : une telle abomination commise à nos portes, froidement et méthodiquement, pourrait-elle à nouveau survenir dans une Europe gangrenée par la résurgence des nationalismes et l’islamophobie ?
L’image a fait le tour du monde. Everton Luiz, joueur brésilien du Partizan Belgrade, a fondu en larmes au coup de sifflet final de la rencontre opposant son équipe à Rad. « Je n’ai pas pu cacher les larmes parce que j’essuyais des insultes racistes des tribunes pendant les 90 minutes », a déclaré le footballeur de 28 ans.