Deux raisons, en ce mois de janvier, de sauver de l’oubli un manuscrit, sans titre, de René Maran. L’année 2021 marque le centième anniversaire de Batouala* et le manuscrit en question, retrouvé par hasard, consacre une large place au carnaval en Guyane.
Bonne nouvelle. En cette fin d’année 2020, les hommages à Elie Stephenson pleuvent. Ce n’est que justice. Depuis une quarantaine d’années, en Guyane, son pays, l’homme exerce un puissant magistère.
Par un des hasards dont l’édition n’est même pas l’organisatrice, deux femmes qu’on soupçonne de préférer la littérature à la paraphrase jouent en cette fin d’année, pour notre plus grand plaisir, à l’écriture exquise.
Chassez les intrigues de la politique, elles reviennent toujours au galop ! Alors que les Guyanais commencent à peine à goûter les plaisirs de «l’allègement des mesures de freinage » engagées contre la propagation de la Covid-19, des rumeurs courent les couloirs du pouvoir et les calculs y vont à la vitesse des ordinateurs. La machine politicienne s'est remise en route à plein tube, à supposer d'ailleurs qu'elle ne se soit jamais arrêtée. La politique est en effet un monde sans repos dans lequel on ne dort toujours que d'un œil.
Aux Guyanais nostalgiques de la Guyane authentique comme aux étrangers qui aspirent à la visiter, je recommande un livre : Bains d’or*. Il figure d’ailleurs sur « la liste des 25 romans caribéens incontournables écrits par des femmes » publiée il y a peu ici même, sur Montray Kreyol.
Voilà le roman que, en ce mois d’août finissant, il faudrait lire séance tenante en Guyane. On pénètre dans *Une famille presque parfaite comme on transgresse un vieil interdit de chez nous. Les propriétaires de la maison sont bien présents mais tout est calme, rien ne frappe le regard. On y entre d’ailleurs sur la pointe des pieds, comme si on pressentait qu’une révélation était tapie entre les murs, que quelque chose de l’énigmatique Edmond, le chef de famille, était resté accroché aux rideaux.
Signe des temps, les Occidentaux ne cherchent plus à occulter l’incompatibilité entre capitalisme et écologie. Il est vrai que Nicolas Hulot, en démissionnant, l’an dernier, du gouvernement d’Edouard Philippe, avait lancé un tonitruant : « Nous devrons mettre fin à notre mode de vie à l’occidental ». Aujourd’hui, c’est Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie, qui enfonce le clou : « le capitalisme est dans une impasse car il a conduit à la destruction des ressources naturelles ».
Ce débat sur les Gilets jaunes, dans l’Hexagone, je le suis, comme nombre d’entre nous ici, avec beaucoup de distanciation et de circonspection. C’est assez pratique pour – comment dire ? –, jouer sur les perspectives et jauger les comparaisons avec la Guyane.