Crime contre l’humanité. Ces quelques mots résonnent comme le synonyme d’atrocité absolue. Rien ne peut être plus grave que ce crime odieux qui porte atteinte à l’essence de ce qui nous différencie d’autres êtres vivants : nos droits fondamentaux. La notion de crime contre l’humanité a été définie légalement en 1945 lors du procès de Nuremberg où 24 des plus puissants dirigeants du 3e Reich ont été jugés. Inutile de rappeler que ce procès a été mené en réponse à la Shoah, qui déshumanisa et décima 6 millions de Juifs. Malheureusement, d’autres abominations suivirent, telles que l’apartheid en Afrique du Sud, les guerres de Yougoslavie et le génocide du Rwanda. Toutes furent qualifiées de crimes contre l’humanité.
Frantz Fanon, cet érudit qui marqua de multiples sphères sociétales, mourut de la leucémie en 1961, à l’âge de seulement 36 ans. L’étude du colonialisme fait partie des nombreux domaines où ce pourfendeur de l’asservissement laissa une trace indélébile. Encore aujourd’hui, plusieurs décennies après sa mort, ses ouvrages sur ce sujet demeurent des références, qui sont étudiés, analysés et discutés. Fanon, qui était entre autres un homme de science rationnel, savait que ses écrits sur le colonialisme, comme pour toutes autres études, pouvaient éventuellement perdre de leur fraîcheur au fur et à mesure que le sablier allait inexorablement s’écouler. Il précisa sa pensée à ce sujet dans l’introduction de son livre Peau noire, masques blancs :
Nous avons le plaisir d'accueillir un nouveau contributeur à MONTRAY KREYOL. Il s'agit de Vincent LALONDE, Québécois ayant épousé une Martiniquaise, tous deux vivants à Montréal. Dans son premier texte que l'on découvrira ci-après, il esquisse une comparaison entre la situation historico-socio-politique du Québec et celle de la Martinique...