Déjà malmenée depuis plusieurs années par l'affligeante affaire CEREGMIA, l'Université des Antilles est à nouveau secouée par un nouveau scandale.
Dans un courriel adressé au président de l'établissement et à l'ensemble de la communauté universitaire, Mme Juliette SMITH-RAVIN, Professeure de biologie, expose les tenants et aboutissants d'actes de vandalisme qui n'honorent pas leurs auteurs et témoignent de la piètre idée qu'ils ont de l'enseignement dit "supérieur"...
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Monsieur le président,
Chère et cher collègue,
J’aurai pu vous écrire ce mail comme une histoire de science-fiction qui se passe dans une République bananière située entre le soleil et la lune, mais vous ne m’auriez pas cru et pour cause ! Cela se passe sur le pôle Martinique de notre Université des Antilles (UA).
Ce mercredi 24 juin 2020, je me trouvais à mon bureau sur le pôle Martinique de l’UA dans le cadre de la continuité de la recherche pour les doctorants et stagiaires de Master du groupe de recherche BIOSPHERES. Nous sommes en effet dans le cadre du plan de reprise d’activité COVID-19, avec des accès au bâtiment strictement limités aux personnels et usagers autorisés.
Vers 10h, une collègue affolée rentre dans mon bureau et me dit que notre laboratoire de microbiologie a été vidé de ses équipements, qui ont été mis dans le hall du bâtiment 2 du DSI/IUT. Je constate effectivement avec effroi que la quasi-totalité de nos équipements, y compris un Poste de Sécurité Microbiologique (PSM) (voir photo en attaché) et une Hotte à flux laminaire ont été mis dans le hall le long d’un mur. Ces équipements ont été achetés dans le cadre de projets sur fonds FEDER portés par notre groupe de recherche BIOSPHERES. Du matériel stérile pour des manipulations et des béchers dont l’un contenant un liquide, se retrouvent sur une table (voir photo en attaché).
Je vois une personne, enseignant-chercheur de l’EA7526-L3MA, (Equipe d’Accueil accréditée sans passer par aucune instance de l’UA) et l’interpelle à haute voix à deux reprises : Pourquoi as-tu fait cela à des jeunes ? Pas de réponse et fuite.
Je vois une autre personne de cette même EA, que j’interpelle pour lui demander des explications, toujours pas de réponse et fuite.
Je vais au niveau du laboratoire et constate avec effarement que la porte de la salle a été démontée (voir photo en attaché) ainsi que celles de toutes les autres salles attenantes, ne restaient dans notre laboratoire que deux congélateurs que ces personnes n’avaient pas eu le temps de mettre à l’extérieur et une boite à outils ouverte.
Nous vivions un cauchemar, ne comprenant pas les raisons d’un acte d’une aussi grande violence qui inflige une blessure gratuite à des jeunes étudiants qui ont choisi l’Université des Antilles pour effectuer leur thèse ou stage de Master.
Pour que vous compreniez ce qui se passe, il faut savoir très brièvement, qu’un aménagement du hall du bâtiment 2 du DSI/IUT est prévu depuis très longtemps déjà pour que nous puissions bénéficier d’espaces sécurisées de recherche pour les sciences expérimentales. Projet que notre groupe de recherche BIOSPHERES a initié depuis 2012 avec des demandes de fonds faites par le pôle à la Région Martinique, maintenant Collectivité Territoriale de Martinique. J’apprends il y a quelques jours que les travaux vont finalement démarrer et demande quelle solution sera prise pour cette salle de microbiologie qui se trouve dans l’emprise des travaux, de façon à assurer la continuité de la recherche. Ce problème avait été posé avec des solutions à l’étude.
La réponse que nous avons obtenue est l’intervention de mercenaires sur les lieux et la mise sans ménagement dans un hall ouvert d’équipements de recherche.
Constat : Action préméditée. Car il fallait bien connaître les lieux et être bien outillé pour déplacer des équipements de plusieurs centaines de kilos en peu de temps et en plein jour, dans un bâtiment où les accès sont strictement limités !
Constat : Le groupe de recherche BIOSPHERES subit un déchainement d’actes de harcèlement sous la présente mandature de l’UA dont il est facile d’établir la chronologie :
Constats : Harcèlement Acharné de notre groupe de recherche. Préjudices subis. Psychologiques ; Financiers ; Matériels.
Des personnes ayant le titre de Professeur des Universités, de Maitres de Conférences des Universités, de Maitres de Conférences des Universités avec HDR et des administratifs de l’Université ont pris un temps pour s’assoir et réfléchir pour organiser le vandalisme violent d’un laboratoire de recherche.
Sont-ce les prérogatives de personnes ayant ces titres? Ne devraient-elles pas consacrer le meilleur de leur temps à proposer des maquettes pour attirer les jeunes désirant poursuivre leurs études à l’UA.
Leurs actions montrent bien leur dédain vis-à-vis de nos jeunes dont elles se servent comme de la chair à canon.
Une université n’a pas pour vocation d’ABRITER, de CACHER ou de FORMER des mercenaires ou des terroristes ! Sinon c’est un repère de brigands !
QUESTIONS au Professeur Eustase JANKY, président de l’Université des Antilles pour lesquelles nous attendons une réponse :
Dans les évènements qui viennent de se produire, il n’y a eu aucune volonté de votre part, Monsieur le président, pour comprendre notre situation, pour que de jeunes étudiants qui ont choisi l’UA comme établissement puissent assurer la continuité de leurs travaux de recherche dans un contexte inédit et difficile.
La parole n’a pas été donnée aux chiens mais aux humains pour dialoguer !
La violence est bestiale et ramène l’être humain au niveau le plus bas qu’il soit !
A ces personnes qui ont commis cet acte de vandalisme ignoble, avec une rage diabolique de destruction dans leur cœur :
+ + + Je vous affirme deux choses + + +
Continuez dans votre violence et elle vous détruira
+ + + Votre violence ne détruira pas le groupe de recherche BIOSPHERES + + +
Mme Juliette SMITH-RAVIN
Professeure de Biologie
Responsable du groupe de recherche BIOSPHERES
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