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Un annonceur publicitaire demande humblement pardon aux Français de la Martinique

Un annonceur publicitaire demande humblement pardon aux Français de la Martinique

   Une grosse enseigne spécialisée dans la vente d'équipements sportifs et possédée par un ancien/actuel maître de la Martinique a commis tout récemment une erreur énorme, une faute capitale, scandaleuse pour tout dire, sur l'une de ses affiches laquelle proclamait :

   "VOUS ALLER ADOREZ LA RENTREE"

   Cet infâme "adorez", cette violation de la langue française une et indivisible a horrifié les Français (basanés) de l'île de la Martinique, ce "lambeau de France palpitant sous d'autres cieux" comme disait, dans un accès de poésie politicienne, le Grand Charles (celui du 18 juin). Aussitôt il fallait voir tout ce que cette "version absurdemment ratée du paradis" comme le proclamait le non moins Grand Mémé dans un accès de rage poétique, compte comme blogueurs à la tête aussi vide que des calebasses séchées, de fessboukiens et -boukiennes désoeuvrés (en ce temps cyclonique et de délocalisation de la Mercury Bitch dans l'île d'à-côté), de journalistes patentés et petits potentats, il fallait voir tout ce beau monde monter au créneau pour dénoncer cette agression barbare, cette attentat digne de Daesch, contre leur idiome ancestral bien-aimé.

   Les nombreux Français non-basanés actuellement en vacances dans l'île aux fleurs fanées, natifs de Bourg-en-Bresse comme de Besançon, autrement connus sous l'appellation géométrique d'Hexagonaux, ont été tout bonnement stupéfaits par tant de vigilance linguistique et d'amour de la langue de Molière et de Djamel Debbouze. De l'autre côté de l'Atlantique, on n'en aurait, en effet, pas fait tout un foin. Ca n'aurait pas fait une demi-ligne dans les journaux ou sur les blogs. Mais, comme chacun sait, certains d'entre ces non-basanés ont mauvais esprit et n'ont pas manqué de faire d'abord remarquer qu'il ne s'agissait point d'une faute d'orthographe, mais d'une faute de...grammaire. En effet, une faute d'orthographe consiste à écrire de manière fautive un mot et pour reprendre le mot concerné, écrire, par exemple, "Adaurez" au lieu d'"Adorez". Or, ""Adorez" existe bel et bien et il s'agit donc d'une faute de grammaire. Et toc !

   D'autres non-basanés, mus par leur impénitente et tri-séculaire arrogance, ont cru enfoncer le clou parce qu'ils avaient parcouru deux-trois livres (remplis de quimboiseurs et de "dorlis") de romanciers insulaires avant d'acheter leur billet d'avion à bas coût et se croyant dès lors très fort en matière d'histoire madininienne, se sont permis de ricaner : "Pendant trois siècles, vos ancêtres n'ont usé que d'un seul idiome, le créole, et vous ne parlez vraiment français que depuis le milieu du XXe siècle, or vous, annonceurs, comme vous journalistes, blogueurs et autres fesseboukiens vous massacrez l'orthographe ainsi que la grammaire du créole à longueur de journée et pourtant ça ne gêne personne !".

   Salaud de colonialiste de touriste non-basané, va ! Ay koké manman'w, mussieu-a ! Nou pa mandé'w ayen !

   Hum...

   Enfin, un non-basané très-très cultivé, sans doute habitué à passer l'été dans "l'île de l'éternel été" selon la belle métaphore de l'éminentissime poète Grand SONSON (frère aîné de TI SONSON), grand connaisseur donc des Belles (et Moches)-Lettres insulaires, s'est autorisé à se gausser de gauloise manière :

   "Les mots "Négritude" et "Absurdemment" n'existaient pas dans le dictionnaire quand le Grand Mémé les a employés. Aurait-il fait des fautes de français lui aussi ? D'ailleurs, le deuxième mot n'y figure toujours pas...".

   Il a fallu l'annonce d'une tempête tropicale pour empêcher les Français basanés de la Martinique d'aller manifester devant les hôtels où sont parqués, le temps d'un été (non éternel) les Français non basanés de l'Hexagone, mais pancartes et banderoles étaient déjà fin prêtes :

   "Lang fwansé-a sé ta nou, sé pa ta zot !"...

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