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SARGASSES, UN PHENOMENE QUI POURRAIT S’INSTALLER

http://www.terredavenir.org/
SARGASSES, UN PHENOMENE QUI POURRAIT S’INSTALLER

2011, 2012, 2014, trois années marquées par des invasions massives de sargasses. Qu’en sait-on aujourd’hui, quelles en sont les causes, les conséquences et faut-il se préparer voir ce phénomène s’installer ?

Si les sargasses ont toujours existé en mer, les échouages massifs datent de 2011, année où toute la Caraïbe s’est trouvé confrontée à ce problème. Durant 6 mois, du Sud au Nord, toutes les îles ont vécu au rythme de ces arrivées d’algues dont la putréfaction engendre de l’hydrogène sulfuré, un gaz reconnaissable à son odeur d’œufs pourris. Aujourd’hui, grâce à une étude de l’Unité Biodiversité Marine de la DEAL*, on en sait plus sur ce phénomène qui, à terme, risque de devenir récurrent sur nos territoires. 

Qui sont ces sargasses ?

Sargasses, un phénomène qui pourrait s’installer
Ce sont des algues pélagiques, c’est à dire des algues qui vivent et se reproduisent en mer et n’ont besoin d’aucun support pour se fixer. Comme toutes les algues, elles prolifèrent quand elles rencontrent des eaux chargées en nutriments. Les phosphates et nitrates déversés en mer par l’agriculture leur servent de nourriture et les boostent dans leur développement. Or, il s’avère, selon l’étude de la DEAL, que deux fleuves sont particulièrement chargés de ces nutriments : l’Amazone au Brésil et le fleuve Congo en Afrique. Rajoutez à cela, des eaux de surface, en mer, qui sont plus chaudes qu’avant et vous obtenez le cocktail explosif de prolifération des sargasses. Ce phénomène montre bien la dimension globale des pollutions et de leurs conséquences…
 


Des radeaux de 500 km de long

Sargasses, un phénomène qui pourrait s’installer
Depuis 2011, la DEAL est chargée du suivi de ces sargasses et, en 2014, elle a travaillé en partenariat avec l’OMMM (Observatoire du Milieu Marin de la Martinique) pour des suivis satellitaires. Que ressort-il de ces observations ? Que durant l’épisode de 2014, des radeaux de sargasses de plus de 500 km de long étaient visibles en partance d’une nouvelle mer des sargasses. Un mer qui est en train de se constituer, bien loin de celle présente depuis des décennies au large de la côte Est des Etats-Unis puisqu’elle est située au Nord-Est du Brésil… 
 


Quid de l’avenir ?

Sargasses, un phénomène qui pourrait s’installer
Il semble en l’état des connaissances actuelles, que ces phénomènes d’invasion massive ont tous les éléments pour se reproduire régulièrement. La faute au dérèglement climatique qui fait que la température des eaux des océans est plus élevée que par le passé et que les pollutions d’origine terrestre sont en constante augmentation. Il faut donc s’attendre à voir ces phénomènes se reproduire, et peut-être même à s’intensifier. 
 
 


Comment lutter contre ces sargasses

Sargasses, un phénomène qui pourrait s’installer
Pour éviter le développement des algues en mer, il faudrait, en amont, que les phosphates et nitrates provenant d’Amazonie et d’Afrique soient réduits drastiquement. Mais pour que les filières agricoles réduisent leur consommation de produits chimiques, il faudra attendre encore des années ! Et tous les produits utilisés possèdent une rémanence forte, c’est à dire qu’ils continuent de polluer les terres et les eaux, des dizaines d’années après leur utilisation (l’exemple en Guadeloupe est celui du chlordécone dont la rémanence serait de 100 à 500 ans !). 
Reste donc à trouver des moyens de lutte contre ces algues qui vont nous envahir régulièrement. Les filets de barrage en mer sont exclus car ces algues combinées aux courants marins exerceraient sur eux une trop forte pression. Quant aux survols aériens qui existent déjà, ils ont pour principal objectif de déterminer les trajectoires des radeaux de sargasses afin d’anticiper les échouages sur les côtes. C’est donc une fois sur les plages, qu’il faudra agir. En ramassant les algues pour les faire sécher en arrière de la plage et permettre la baignade et les activités nautiques. Ou en les valorisant sous forme de compost pour l’agriculture. Les solutions existent mais elles sont coûteuses à la fois en main d’œuvre (lors des échouages massifs, il faut nettoyer les plages quotidiennement) et en traitement. Il faut en effet les ramasser sans enlever le sable des plages, les faire sécher puis les acheminer vers les filières de compostages des déchets verts. Des surcoûts que devront supporter les mairies qui ont en charge la gestion des plages …. 

Quels sont les dangers des sargasses ? 
Quand les bancs de sargasses sont proches des plages, il vaut mieux éviter de se baigner. En effet, si les algues ne sont pas toxiques en elles-mêmes, elles abritent une foule d’invertébrés urticants et parfois de jeunes poissons lions. Une fois sur les plages, les algues se décomposent et dégagent du H2S, un gaz qui, à forte dose, peut provoquer des maux de tête, des vomissements et des difficultés respiratoires. L’ARS (Agence Régionale de la Santé) suit cela de près par des mesures régulières faites sur les plages. Quand le seuil toxique est atteint, elles informe les mairies afin qu’elles envisagent une fermeture des plages les plus touchées et préviennent les habitants situés à proximité. 
Mais les sargasses ont également des conséquences sur la faune et la flore marine. En effet, l’écran, souvent épais formé par les algues, empêche la lumière de passer ce qui menace les conditions de vie des coraux et des herbiers. La qualité de l’eau est également altérée ce qui peut entrainer une augmentation de la mortalité des poissons. Enfin, les algues accumulées sur les plages empêchent les tortues de venir pondre et gênent l’émergence des jeunes tortillons… 
 
 

 

Lundi 16 Février 2015

 

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