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POUR UNE POLITIQUE INTERCULTURELLE DE LA VILLE DE CAYENNE

POUR UNE POLITIQUE INTERCULTURELLE DE LA VILLE DE CAYENNE

Peuplée de nombreux groupes ethniques autochtones et de nombreux immigrants (un flux continu actuellement) en provenance de l’Amérique du Sud et de la Caraïbe principalement, la ville de Cayenne court le risque de voir surgir une série de communautés qui bientôt réclameront des mesures les favorisant selon leurs conditions particulières et leurs besoins spécifiques.
La proportion inégale des populations créoles, autochtones et migrantes, l’éloignement des centres culturels européens, le niveau éducatif de nombreux migrants qui fuient la pauvreté dans leurs pays d’origine et qui donnent au même temps une image négative de leurs cultures respectives auprès de la société d’accueil.
Les migrants latino-américains et Caribéens, ressentent le grand déphasage entre leurs sociétés latino-américaines qui vivent sous des systèmes policiers et répressifs (seule manière de « contrôler » et « juguler » des populations qui vivent dans l’injustice sociale dans des pays où les différences économiques entre groupes sociaux est criante) et la société Guyanaise, démocrate, représentative, avec une démocratie politique et économique, qui propose des aides sociales et financières.
Cette situation de « démocratie » où la présence de l’Etat, de la force publique, policière et militaire est « apparemment » fort limitée (qui fonctionne selon les normes françaises et européennes : horaires restreints, peu de visibilité de la force publique, justice « apparemment » permissive) donne à ces migrants la vision d’une certaine impunité pour tous ceux qui, venant des pays « pauvres », poussé par leurs conditions d’indigence peut-être, peuvent facilement tomber dans la délinquance et le crime.

L’absence de modèles culturels véritablement représentatifs de leurs cultures nationales, leur mise à l’écart par l’image négative que le Guyanais s’est forgé d’eux suscite déjà des conflits larvés et des rejets de la part des uns et des autres.

Eviter de telles situations nécessite la formulation de politiques culturelles et linguistiques qui mettent en synergie les diverses cultures présentes et les fasse connaître et reconnaître les unes et les autres avec la dignité et le respect qu’elles méritent.

Pour les étrangers, souvent en manque de formation scolaire, historique, culturelle en général et qui connaissent à peine l’ampleur et la diversité de leurs propres cultures ;

Pour les Guyanais qui ne perçoivent souvent que les stéréotypes forgés par une cohabitation avec des migrants peu qualifiés, fuyant la pauvreté et les conditions sociales de leurs pays d’origine, il faudrait les familiariser d’avantage avec les grandes valeurs culturelles de leurs propres pays.

Pour les Guyanais, ceux du littoral particulièrement, qui ne fréquentent presque pas les autres cultures et ethnies de leur propre pays (voir note N°1, ci-dessous) et

Pour ceux des fleuves et de la forêt qui vivent un véritable bouleversement culturel au contact des villes et de la « civilisation occidentale » qu’ils perçoivent dans la société guyanaise.
Pour ceux dont les changements sociaux auxquels ils sont soumis leur rend la vie devient insupportable et qui continuent de reproduire des attitudes de rejet des premiers temps de la colonisation en Amérique (suicides, avortements, « nouvelles formes de marronnage »)

Pour le développement économique et social, pour la paix sociale et le respect des normes de la République, il faudrait provoquer un véritable changement dans l’éducation, la formation professionnelle, les activités publiques, les activités culturelles pour qu’enfin une nouvelle Guyane puisse surgir forte et riche des ses propres richesses que nous semblons ignorer .

Le développement social et économique dépend du travail de tous, réunis autour de projets communs, des objectifs partagés, d’un projet clair de société où tous les membres puissent se sentir impliqués, créoles, migrants, amérindiens, marrons, métropolitains.

Dans ce sens il faudrait définir une politique culturelle qui dynamise les synergies et fasse tomber les stéréotypes, et dissoudre les préjugés.

Aux uns de connaître les normes Républicaine, aux autres de connaître la valeur des cultures qui nous entourent.

Cette politique doit se centrer sur de bases solides et scientifiques et devrait couvrir tout le champ de l’éducation, des activités et des infrastructures culturelles.

Langues et cultures à l’école

Du point de vue du linguistique, dans les écoles, l’enseignement de langues et cultures régionales n’est pas répandu dans toutes les écoles et là ou il existe il se limite au créole (Guyanais seulement et non pas aux créoles d’Amérique). Les langues mengés et les langues amérindiennes sont particulièrement absentes.

Les langues des migrants, espagnol, portugais, anglais sont enseignées dans le système éducatif avec des contenus néo colonialistes (on enseigne l’espagnol d’Espagne, mais il y a une méconnaissance totale des civilisations et cultures des pays latino-américains et caribéens hispanophones ; on enseigne l’anglais mais la Caraïbe anglophone et le Guyana sont absents des leçons de civilisation ; seul le portugais inclut des notions de civilisation et culture brésilienne). Que dirait-t-on du néerlandais et du chinois ? du hmong ? Combien de collèges et lycées les enseignent ? A ma connaissance, un seul à Saint Laurent du Maroni enseigne le néerlandais.

Au-delà de la présence des ces langues étrangères et guyanaises à l’école, et de la présence de médiateurs culturels bilingues, le cursus devrait aller au-delà de la simple école traditionnelle et prendre des orientations de bilinguismes et de biculturalisme (selon régions), d’un côté, et de l’autre traiter les aspects culturels français (civisme, histoire de l’art et de la culture française) avec une approche FLE / FLS.

Il est évident que la culture guyanaise fait partie de la culture française républicaine mais le contraire n’est pas une réalité palpable pour tous.

L’école véhicule des notions et des réalités « virtuelles » pour de nombreux apprenants en Guyane. On parle des réalités auxquelles l’apprenant guyanais, qu’il soir du littoral ou de la forêt n’a jamais vues ni ressenties, dont on ne parle jamais dans son entourage familial et social.
En dehors de l’école (dont certains enseignants en majorité métropolitains, prêchent souvent des principes culturels que les apprenants ne ressentent pas dans leurs comportements, mais donne l’exemple du contraire), l’image de la France et sa culture est souvent véhiculée presqu’exclusivement par la TV ou le cinéma.

Les stratégies d’enseignement doivent donc être envisagées autrement pour familiariser les apprenants avec leurs deux réalités culturelles : la franco-guyanaise, multiculturelle et multilingue et la française métropolitaine qu’il n’a pas l’opportunité de « vivre » (La France est à 8 000km de distance et à environ 1 000€ de voyage).

Il serait donc intéressant d’introduire les langues et cultures régionales (et pas uniquement le créole guyanais ).

Dans un système culturel, ce que l’école transmet est la culture officielle, celle qui est valable et « honorable ». L’absence des cultures autochtones à l’école, et de celles des migrants hispanophones, créolophones et anglophones principalement, de leurs histoires et de leurs littératures, de leurs oralitures, est un signe que les apprenants assument comme une négation d’eux-mêmes, de leur personnalité de leurs valeurs de leurs cultures : leurs modalités linguistiques et leurs cultures « n’existent pas » officiellement ou n’ont pas de valeur face à seule et unique valable : la française. Sommes-nous encore dans les temps de l’assimilation officielle ou de l’ouverture régionale et de l’identité régionale au sein de l’identité française ?

Les stratégies de diffusion culturelle non scolaire.

Une politique interculturelle nécessite de lieux, d’institutions et d’actions qui puissent mettre en rapport les différents groupes humains de la Guyane.

Lieux adaptés à la niche écologique et non pas seulement à la modernité et aux nouveaux matériaux. Un lieu qui soit conçu pour faciliter l’appropriation des différents groupes humains de la Guyane .

L’actuel Musée des cultures des Guyanaises n’a que quelques salles et ne présente que des expos sur les groupes autochtones de la Guyane et ses proches alentours. La capacité d’accueil est fort restreinte. Imaginez quelques clases

Il nous faudrait une Musée de l’Homme Américain (cultures , histoire, littératures, oralitures, des Amériques, incluant les aspects du choc des cultures Europe-Amérique-Afrique-Orient : moyen et extrême) et un Musée de l’Europe tous deux pensées comme un complément et support didactique aux écoles, collèges et lycées et à l’université et au PUG.

La création d’un Centre des langues et cultures de la Guyane qui s’occupe de la recherche, de l’enseignement et de la diffusion des langues et cultures (vernaculaires, Américaines et Européennes) peut bien être crée :
• pour enseigner aux jeunes, adolescents et adultes (de toute provenance) les langues vernaculaires de la Guyane.
• pour diffuser et organiser une politique de publications pour tout public ;
• pour organiser des conférences tout public sur les thématiques qui lui sont propres.
• Stimuler la créativité des artistes et la production de films, des documentaires, des B.D. sur nos cultures, toujours en éditions bilingues

Développer la créativité de nos collégiens, lycéens et étudiants à partir de la proposition de concours annuels sur les thématiques de la Guyane et la Guyanité, en elle-même et face aux voisins de notre environnement géographique

Développer une politique d’échange d’étudiants de l’Amérique et la Caraïbe qui facilite le déplacement de nos étudiants vers les pays environnants et qui fasse venir en Guyane des étudiants de Français langue étrangère pour parfaire en immersion totale leurs capacités linguistiques en français.
Créer une école virtuelle de français langue étrangère centrée sur la francophonie en Guyane qui servira
i) pour la diffusion de la Région Guyane et ses potentialités
(a) auprès des étudiants de français des universités,
(b) auprès des hommes d’affaires et des hommes politiques de l’Amérique du sud pour la diffusion et l’enseignement de la langue et la culture française et guyanaise .
ii) Pour les Guyanais des régions écartées pour parfaire leur formation en langue et culture française et guyanaise
iii) Comme soutien scolaire pour les populations scolarisées allophones de l’intérieur du pays.

Le livre

La seule Région des DM qui possède une maison éditoriale est la Guyane. Il faudrait développer des éditions bilingues des contes et légendes de Guyane et de l’Amérique du Sud qui puisse servir aux enseignants à faire connaître et à valoriser les cultures présentes en Guyane et qui ne font pas partie du cursus scolaire.
Une politique appuyée sur la diffusion, voire vulgarisation de documents, livres et revues sur la Guyane et les Amériques est à l’heure actuelle indispensable. Les travaux des linguistes et chercheurs de l’IESG, du CADEG, du GEREC F et des autres institutions de recherche peuvent servir de point de départ pour ces activités.

En conclusion une politique culturelle qui tienne compte de la diversité, la diversalité et l’universalité des savoirs technologiques, occidentaux et américains.
Comme l’exprime Jacques Attali nouveau responsable de la mission développement récemment crée par le Président de la République, la culture est moteur de développement et de prise en main de notre destin commun (voir note 2 « la commission pour la 'libération de la croissance française’)

Cette contribution répond à la réunion tenue à la mairie de Cayenne à propos d’une politique interculturelle. Ce ne sont que des notes d’une réflexion née des mes travaux sur l’image des uns et des autres en Guyane que nous avons mené depuis notre arrivée en Guyane en septembre 2000.

ANNEXES
Centre de langues et cultures
Avant projet
CENTRE DES LANGUES ET DES CULTURES
DE LA GUYANE
Pedro URENA RIB MCF
Préambule

Dans le contexte de la France et de l’Europe, la Guyane souffre d’un isolement particulier, ancestral, géographique et humain. Il en est de même à l’intérieur de son territoire et avec les régions voisines. Le Guyanais d’aujourd’hui exprime son refus de voir cette situation se pérenniser et réclame des aménagements qui situent la société guyanaise à l’heure d’Ariane, de la mondialisation et assure un futur prometteur pour la société à venir.
La conscience croissante de la richesse de son patrimoine, naturel, tangible et intangible, qui constitue une réserve inestimable de ressources biotechnologiques et humaines, des ressources énergétiques dérivées de la biodiversité du plateau guyanais et de la zone amazonienne, est un facteur de développement qui éveille des possibilités insoupçonnées.
Mais pour que ces ferments portent le fruit que l’on pourrait attendre, la conscience que chaque individu fait partie de l’ensemble d’une société cohérente doit prendre le pas sur des positions surgies des plus diverses interprétations des problèmes historiques et culturels touchant la problématique identitaire. Surtout à l’heure où de nombreuses populations s’entremêlent sur le sol guyanais formant une mosaïque de populations apparemment disparates.
Les Guyanais recherchent à l’heure actuelle leur identité dans un partage entre le créole, l’amérindien et le sud-américain, avec une conscience croissante de l’enrichissement de l’apport des populations migrantes et le regret de la perte des racines patrimoniales. La croissance de ces populations et la prise de conscience de la valeur de l’apport culturel de chaque groupe ethnique, mouvements aujourd’hui accélérés, risquent de faire disparaître en peu de temps un patrimoine et une mémoire commune qui pourrait servir de ciment aux générations futures risquant ainsi de voir morcelés, et qui sait, affrontés, les groupes humains qui coexistent aujourd’hui sur la Région guyanaise.
Lorsque l’Université se veut au service du groupe humain qui la soutient il lui faut entreprendre des actions en vu de créer les connaissances et les formations qui contribuent au renforcement des la cohésion sociale et le développement.
Si bien l’IESG a adopté des politiques de développement dans le domaine de la science et de la technologie, il n’en est pas de même en ce qui concerne les sciences humaines, les langues et les sciences de l’homme.
Pour contribuer au développement de la Guyane et pour lui donner un rôle d’axe de coopération régionale avec les pays environnants, l’Université guyanaise doit se doter d’un organisme qui contribue à atténuer des barrières culturelles en même temps qu’elle crée des espaces de coopération avec les autres pays de la zone.
Il ne saurait avoir une véritable action durable pour le développement, si des efforts ne sont pas orientés vers la connaissance de la culture des populations qui constituent la société guyanaise: autochtones, créoles et migrants ainsi que leurs langes d’origine et la promotion d’une éducation multiculturelle et multilingue.
La coopération nécessaire et le partage des connaissances avec les pays des régions environnantes à partir de programmes universitaires de formation en sciences et technologie, médecine, conçus pour l’échange et la diffusion des connaissances scientifiques de l’Europe et de l’Amérique latine et la Caraïbe.

C’est donc dans ce sens que nous proposons un développement des Sciences humaines et les langues par la constitution de
 un « Centre de langues et cultures de la Guyane » qui se propose l’étude et la diffusion des langues de l’environnement international proche du département mais particulièrement des langues autochtones des populations guyanaises, ainsi que la formation en FLE pour la coopération régionale.
Ce Centre devrait aborder les problèmes de linguistique, du FLE et du FLS, d’ethnologie du milieu guyanais et l’étude du patrimoine culturel sous toutes ses formes.
 un Département de Sciences de l’Éducation qui s’occupe des problèmes de l’enseignent en milieu multiculturel,
 un Département de Sciences Humaines qui réunisse les formations universitaires en Lettres, Portugais, Anglais, Histoire.

LE CENTRE

Centre de langues et cultures de la Guyane

FORMATION
RECHERCHE

DIFFUSION

Adultes

Universitaire

Patrimoine tangible

Patrimoine intangible

Enseignement à distance

Conférences et activités en Guyane

Enseignement des langues et cultures de la Guyane et des pays voisins à des débutants adultes Guyanais, Migrants et Etrangers :
• Langues amérindiennes
• Créole
• Langues orientales présentes en Guyane
• Formation en FLE, FLS
• Formations en LCR
• Formations scientifiques et techniques pour la coopération (diplômes doubles FLE/SC) • Identification et archivage des données sur le patrimoine tangible
• Conservation des documents, monuments, urbanisme et architecture • Etude des populations guyanaises
• Etudes sur l’identité
• Histoires de vie
• Oraliture
• Littérature
• Folklore Cours, conférences matériel vidéo, destinés à la coopération et aux populations de l’intérieur de la Guyane Programmes culturels, scientifiques et techniques destinés à la population guyanaise pour la diffusion des cultures des régions environnantes

ECOLE VIRTUELLE
Voici quelques extraits du projet déposé la région concernant l’école virtuelle :

CONTENU DE L’OPERATION

RESUME DE L’OPERATION
Contexte
• La Guyane est la seule terre française sur le continent d’Amérique du Sud.
• Bon nombre de ressortissants des pays de l’Amérique latine souhaitent connaître la culture française voire même européenne et maîtriser ainsi la langue française.
• Ceci a été largement mis en avant à l’occasion des rencontres et des accords franco latino-américains divers, lors des échanges avec le Surinam (enseignement des langues).
• Mis à part les universités latino-américaines, seul les Alliances Françaises constituent un réseau qui offre des formations à la langue française. Exception faite du Centre Danièle MITERRAND à MACAPA qui reçoit plus de 5000 élèves étudiant le français et d’autres exceptions. Les écoles et Lycées français sont présents dans des nombreux pays mais ne touchent pas l’ensemble de la population.
• Seul certaines villes et certaines institutions d’enseignement supérieur de l’Amérique du sud sont pourvues en professeurs de français de bon niveau. Les établissement où le français est enseigné, sauf les A.F., sont privés et n’offrent pas une formation complète.
• L’état de l’AMAPA a choisi de rendre obligatoire le français comme seconde langue à l’école à compter de 2003.
• Les bases d’une coopération culturelle et économique reposent sur la connaissance de « l’autre », de sa technologie et de sa culture. Diffuser la langue française et la culture francophone de la Guyane Fr. est une démarche essentielle pour lancer les échanges.
• On assiste dans certaines villes au vieillissement des enseignants voire à l’abandon pour cause de santé, ce qui a pour conséquence un non renouvellement du corps enseignant. L’enseignement d’une langue étrangère est un instrument qui génère l’empathie parmi ceux qui s’y intègrent
• La Guyane peut jouer un rôle de relais entre l’Amérique Latine, ses organisations politiques et économiques et la France et l’Europe à travers le développement et la diffusion de la langue française
• La diffusion la langue et la culture française à partir de la Guyane française entraîne nécessairement le développement du tourisme en Guyane
• L’école virtuelle servira aussi d’outil de formations pédagogique pour les enseignants de la Guyane quant aux méthodologies d’enseignement des langues en milieu multilingue et multiculturel FLE/FLS

Justification / Objectifs

• Le constat évoqué ci-dessus met en exergue les difficultés du système actuel, liées à l’éloignement, au financement des structures, au bénévolat sans contrepartie.
• Il apparaît opportun de créer une école de langues virtuelle:
1. Pour ouvrir la Guyane vers les pays de sa zone géographique.
2. Pour accroître la participation de la Guyane au rayonnement de la France à travers cette partie du monde.
3. Pour favoriser le développement d’échanges notamment touristiques.
4. Pour un soutien à la formation linguistique des populations allophones de la Guyane et à la formation des maîtres à la pédagogie en milieu multiculturel
• Cette école virtuelle se développera à travers un réseau d’apprentissage du français qui s’appuiera sur plusieurs vecteurs:
1. Formation à distance par l’utilisation notamment des T.I.C.
2. Stages linguistiques dans les pays coopérants, animés par les professeurs de français de la Guyane.
3. Stages d’immersion pour des stagiaires latino-américains en Guyane.

Partenariat pressenti

L’expérimentation d’une école virtuelle de FLE, reposera sur une équipe pluridisciplinaire comprenant :
• une équipe pédagogique et d’animation sous la responsabilité de Dr Pedro URENA RIB Maître de conférence
• le CIRECCA Centre de Recherches et d’études de la Caraïbe et les Amériques (association loi 1901à) et l’Association Franco dominicaine de Guyane
• Equipe de recherche en technologie éducative ERTe de l’IUFM de la Guyane
• une équipe Internet confié à la sous-traitance à un prestataire de service
• une équipe Audio-visuelle confiée à un prestataire de service audiovisuelle
• une équipe de coordination (opérationnelle et pédagogique) confié au ARA/Convergest et au CUEP
Activités principales
Description de l’activité de formation
1) L’école virtuelle poursuit quatre niveaux d’enseignement à distance :
a) Initiation à la langue française, cours de langue pour débutants ; à partir de scénettes situationnelles les apprenants s’initient aux actes de langage dans un cadre guyanais ;
b) Formation des professeurs à l’enseignement du français aux allophones et à des faux débutants ; (pour l’environnement proche (Guyana et Surinam) l’Amérique latine et la Caraïbe ainsi que pour les enseignants de FLS de la Guyane ;
c) Actualisation et maintient : Documents authentiques, graphiques, iconographiques et de nature littéraire et culturelle (entendons culturel par tout ce qui a trait à la Science, la technologie, les arts, les us et coutumes dans la francophonie)
d) Veille interactive sur l’’enseignement du français. Etablir les liens nécessaires pour que les participants puisent faire recours à toute information de nature didactique sur l’enseignement des langues et
2) Et des formations présentielles : les participants des cours et activités d’apprentissage du français pourront réaliser des stages d’immersion en Guyane organisés par l’équipe de l’école virtuelle

Présentation d’un scénario succinct d’un cours et de l’usage de la technologie
1. Cours :
Un cours de langue sur internet présente diverses étapes et activités :
1.1.1. Cours découverte pour débutants :
1.1.2. Cours avancés et enseignants :
1.1.2.1. Archives.
1.1.2.2. Archives filmiques ou renvois sur documents vidéo d’autres sources (RFO/TV5)
1.1.2.3. Archives de voix :
Archives de revues et journaux francophones :

Eléments de mise en ouvre

Pour atteindre ses objectifs autre le CIRECCA il pourra être crée une association qui devra réunir les moyens suivants :
• Les moyens humains, enseignants de FLE et animateurs culturels; encadrement technique;
• Des professeurs de français seront recrutés et formés dans les domaines suivants: Utilisation de l’outil Internet, Web Cam, scanner, multimédia ; techniques didactiques d’enseignement du FLE, problématique interculturelle.
• Pédagogie adaptée au public visé : hommes d’affaires; professionnels (médecine, bio, techniciens), personnel cadre de l’administration publique ou privée; étudiants universitaires souhaitant réaliser des travaux en France ou dans les pays de la francophonie
• Préparation au voyage des professeurs qui animeront les stages dans les pays.
• Outre le rôle de formateur à distance, les professeurs auront la tâche de préparer la venue des stagiaires en élaborant diverses fiches pratiques.
OBJECTIF GENERAL DE L’OPERATION

Eléments particuliers du projet

• Sélection, public visé : Hommes d’affaire, enseignants de toutes disciplines, enseignants de FLE, étudiants universitaires,
• L’immersion: Les cours à distance seront suivis de stages d’immersion en Guyane de durée variable avec une moyenne de 20 heures de cours par semaine. Les visites ‘découverte’ et les expériences socioculturelles serviront de base à des travaux linguistiques appliqués.
• Les élèves seront accueillis en Guyane, hébergés dans les structures telles que les FOL ou autres centres d’accueil similaires.
• Il sera fait appel à des familles Guyanaises pour l’accompagnement et l’animation
• Les familles seront sélectionnées et formées à l’accueil des étudiants étrangers (interculturel)
• Tous les secteurs culturels de la Guyane seront mis à contribution y compris les équipes sportives pour l’organisation de rencontres amicales.

OBJECTIFS SPECIFIQUES DE L’OPERATION

Pédagogique
Réalisation Technique
Développement d’un environnement Internet d’apprentissage du FLE en ligne

Mobilisera trois applications différentes

RESULTATS ESCOMPTES

Impacts attendus
Après la diffusion auprès de la FIPF (Fédération Internationale des professeurs de français) qui réunit toutes les associations mondiales de professeurs de français, et sa commission pour l’Amérique latine et la Caraïbe, COPALC, réunis tous les deux ans en un pays de l’Amérique, et auprès du réseaux des alliances françaises de l’Amérique latine et la Caraïbe, ainsi que des écoles françaises de la même région, le projet pourrait atteindre un nombre important de participants recrutés dans ce réseaux : lycéens, étudiants et professeurs universitaires et des personnes ayant déjà été en contact avec la France et la langue française ; des fonctionnaires et cadres intéressés par les échanges avec la France, la Guyane et la francophonie.
Il est évident que l’impact de cette opération produira des retombées sur les affaires, la Guyane étant une implantation européenne en Amérique du Sud
Le tourisme pourra être aussi bénéficiaire de l’action de l’école virtuelle étant donné la présentation des images de la Guyane et des Guyanais, toutes origines confondues.

Décrire comment la réussite de la mise en œuvre de l’opération contribue à l’atteinte de l’objectif général de la ligne d’action

Trois grands buts sont poursuivis :
1. la formation d’une équipe pédagogique et informatique expérimentée dans L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE FRANCAISE AUX ALLOPHONES, qu’ils soient en Guyane française ou dans les Amériques (FLE/FLS) ;
2. la pérennisation d’une expérience d’échanges et contacts entre Europe et l’Amérique latine et la Caraïbe ;
3. le désenclavement de la Guyane française face à ses partenaires des Amériques

BIBLIOGRAPHIE
Quelques données bibliographiques sur l’inter culturalité
Plurilinguismes et école
MOORE Danièle
Ouvrage
Collection LAL (Langues et apprentissage des langues), Didier, Paris.
L’ouvrage retrace et interroge les fondements théoriques et l'évolution des courants de recherche centrés sur l'étude des plurilinguismes et de la diversité linguistique, afin de mettre en perspectives les tendances actuelles de la pratique éducative en milieu plurilingue. Construit sur l’observation et l’analyse du terrain, il explore les contacts de langues, la transmission des langues et le développement des plurilinguismes, en famille et à l’école, d’un point de vue à la fois (socio)linguistique et didactique. L’auteur y pose les jalons d’une didactique de la pluralité, en interrogeant les moyens à disposition pour gérer la diversité et la construire comme un atout d’apprentissage et un objectif éducatif.

www.editionsdidier.com/publications/254430.html
Le cadre commun
Les formes d'éducation bilingue soutenues par le système scolaire ont pour objectif l'instauration d'une diversité linguistique, la préservation des droits linguistiques des minorités et une meilleure adéquation de la formation des jeunes au marché du travail. Après une introduction consacrée à l'approche du Conseil de l'Europe en matière d'éducation linguistique, une première partie aborde les différents facteurs économiques, sociaux, politiques et démographiques nécessaires à la conception d'un programme bilingue. Les chapitres suivants exposent différents modèles d'enseignement bilingue et apportent des données sur l'efficacité de ce type d'enseignement. Dans la dernière partie, les auteurs soulignent l'importance de suivi et d'évaluation constante des programmes bilingues par les responsables de ces politiques.

Éléments pour une politique de l'éducation bilingue
O RIAGAIN Padraig, LUDI Georges
Ouvrage
Strasbourg : Conseil de l'Europe, 2003
http://www.emilangues.education.fr/telechargement/questions/cecrl.pdf

8.1 DÉFINITION ET PREMIÈRE APPROCHE (CADRE COMMUN EUROPEEN)
On désignera par compétence plurilingue et pluriculturelle, la compétence à communiquer langagièrement et à interagir culturellement d’un acteur social qui possède, à des degrés divers, la maîtrise de plusieurs langues et l’expérience de plusieurs cultures. On considérera qu’il n’y a pas là superposition ou juxtaposition de compétences distinctes, mais bien existence d’une compétence complexe, voire composite, dans laquelle l’utilisateur peut puiser. La conception habituelle consiste à représenter l’apprentissage d’une langue étrangère comme l’adjonction, en quelque sorte cloisonnée, d’une compétence à communiquer en langue étrangère à une compétence à communiquer en langue maternelle.

La notion de compétence plurilingue et pluriculturelle tend à
– sortir de la dichotomie d’apparence équilibrée qu’instaure le couple habituel L1/L2 en insistant sur un plurilinguisme dont le bilinguisme n’est qu’un cas particulier
– poser qu’un même individu ne dispose pas d’une collection de compétences à communiquer distinctes et séparées suivant les langues dont il a quelque maîtrise, mais bien d’une compétence plurilingue et pluriculturelle qui englobe l’ensemble du répertoire langagier à disposition
– insister sur les dimensions pluriculturelles de cette compétence plurielle, sans pour autant postuler des relations d’implication entre développement des capacités de relation culturelle et développement des capacités de communication linguistique.

On peut toutefois faire une observation d’ensemble qui relie les différentes composantes de l’apprentissage des langues et les trajectoires possibles. En règle générale, l’enseignement scolaire des langues tend largement à valoriser les objectifs en rapport avec la compétence générale de l’individu (en particulier au niveau de l’école primaire) ou la compétence communicative langagière (notamment pour les apprenants de 11 à 16 ans), tandis que les cours pour adultes (à l’université ou en formation continue) formulent les objectifs en termes d’activités langagières spécifiques ou de capacité fonctionnelle dans un domaine donné. Dans le premier cas, l’accent mis sur la construction et le développement de compétences et, dans le second, sur une préparation optimale à des activités qui permettent d’être opérationnel dans un contexte particulier, correspond sans aucun doute aux rôles distincts d’une part de l’enseignement général initial et, d’autre part, de la formation continue. Dans ce contexte, plutôt que de les mettre en opposition, le Cadre européen commun de référence préfère faciliter la mise en relation de pratiques différentes dans le respect mutuel et montrer qu’elles devraient, en fait, être complémentaires.

Notes de Pedro UREÑA RIB
MCF à l’IESG
Président de l’Association Franco-dominicaine de Guyane AFDG

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