Rawiri Waititi, député maori néo-zélandais, a revendiqué mardi son droit de ne pas porter de cravate au sein du Parlement, qui était jusque-là une règle vestimentaire pour les hommes, au profit d'objets qui représentent son «identité culturelle».
Le Parlement néo-zélandais a modifié sa règle vestimentaire. Désormais le port de la cravate n'est plus obligatoire dans le lieu de pouvoir, a fait savoir mercredi le président du Parlement, Trevor Mallard. La veille, il avait exclu Rawiri Waititi, co-dirigeant du parti maori, parce qu'il avait tenté de s'exprimer dans l'hémicycle alors qu'il ne portait pas de cravate.
Selon Rawiri Waititi, cette règle vestimentaire «force les peuples indigènes à porter ce que je décris comme un noeud coulant colonial», a déclaré mardi aux médias l'homme en costume gris, la tête sous un chapeau noir et un Hei-tiki, une amulette maori traditionnelle, autour du cou. «Pour beaucoup de Néo-Zélandais, ceci est une cravate», a-t-il ajouté en pointant celle-ci du doigt. «Ceci est une cravate pour mon peuple, ceci est une cravate pour les désespérés, ceci est une cravate et la raison pour laquelle je siège dans ce lieu pour me battre pour nos droits», a-t-il complété, estimant posséder la «liberté d'exprimer son identité culturelle» au sein du Parlement de son pays. «Il ne s'agit pas d'une question de cravate mais d'identité culturelle», a-t-il martelé.
Le député a enfoncé le clou sur Twitter, considérant son exclusion du Parlement était «absurde» et ajoutant que son parti ne s'alignerait pas à des «règles colonialistes dépassées».
Mercredi, c'est toujours sans cravate qu'il s'est rendu au Parlement et il a pu poser une question sans recevoir cette fois de remontrance de la part du président du Parlement Trevor Mallard, qui a donc annoncé ensuite un assouplissement de la règle. Ce dernier a part ailleurs souligné sur Twitter qu'il avait consulté à la fin de l'année dernière les députés sur le port de la cravate et qu'une «vaste majorité» de ceux qui étaient revenus vers lui à ce sujet a souhaité que la bande de tissu reste la règle pour les hommes. Après l'incident de mardi, un comité interne au Parlement s'est réuni et a opté finalement «à la majorité» pour que la cravate ne soit plus obligatoire pour les parlementaires.