Un hôpital de Bangkok s'est lancé dans la pratique du blanchiment de pénis. En Thaïlande, cette nouvelle tendance révèle l'obsession du pays pour la peau blanche.
L'hôpital Lelux à Bangkok, spécialisé dans les opérations de chirurgie plastique, pratique depuis six mois le blanchiment de pénis, une tendance qui fait fureur en Thaïlande. Un message promotionnel et une vidéo – désormais supprimée – d'un homme allongé sur une table de la clinique après la procédure ont été postés par un employé de l'hôpital sur Facebook. Publiée jeudi dernier, la vidéo est rapidement devenue virale. En deux jours, elle a été commentée et partagée plus de 19 000 fois sur les réseaux sociaux.
Interrogée par l'AFP, Bunthita Wattanasiri, responsable du département en dermatologie à l'hôpital Lelux témoigne : "Ces derniers temps beaucoup de gens demandent la même chose. Nous avons environ 100 clients par mois, trois ou quatre clients par jour." La plupart ont entre 22 et 55 ans, et appartiennent, majoritairement, à la communauté LGBT.
Culte de la blancheur
En Thaïlande – comme dans bon nombre de pays asiatiques – les hommes et les femmes aspirent à avoir la peau blanche. Au-delà de la dimension esthétique, ce fantasme symbolise bonne santé, mais aussi réussite sociale et élévation du niveau de vie. Les archétypes de beauté coréens contribuent à répandre la croyance selon laquelle on réussit mieux en étant blanc, de même qu'une peau foncée renvoie, dans l'inconscient collectif, à la classe ouvrière et aux travaux des champs.
En janvier 2016, la campagne de pub lancée par la marque de cosmétiques Seoul Secret avait scandalisé. Taxée de raciste, elle opposait peau claire et peau foncée (un “black face”). Dans la vidéo, on pouvait ainsi voir l'actrice coréenne Cris Horwang expliquer, face caméra, qu'elle avait réussi sa carrière grâce à la blancheur de sa peau. Sa hantise ? Devenir noire, ainsi que le montrent – pas subtilement – les images. La voix-off conclut en appelant à consommer les pilules Snowz :
En 2012, une campagne pour la marque Lactacyd invitait les jeunes femmes thaïlandaises à utiliser un gel nettoyant blanchissant pour leurs parties intimes. Dans cette perspective, la pratique du blanchiment de pénis au laser participe d'un long processus de valorisation de la peau claire, véhiculé par les marques de cosmétiques et l'industrie de la mode.
Culte de la blancheur
En Thaïlande – comme dans bon nombre de pays asiatiques – les hommes et les femmes aspirent à avoir la peau blanche. Au-delà de la dimension esthétique, ce fantasme symbolise bonne santé, mais aussi réussite sociale et élévation du niveau de vie. Les archétypes de beauté coréens contribuent à répandre la croyance selon laquelle on réussit mieux en étant blanc, de même qu'une peau foncée renvoie, dans l'inconscient collectif, à la classe ouvrière et aux travaux des champs.
Dans une étude menée en 2015, la Revue Internationale de dermatologie révélait que 69,5 % des étudiants masculins thaïlandais étaient adeptes de produits blanchissants.
En 2012, une campagne pour la marque Lactacyd invitait les jeunes femmes thaïlandaises à utiliser un gel nettoyant blanchissant pour leurs parties intimes.
Dans cette perspective, la pratique du blanchiment de pénis au laser participe d'un long processus de valorisation de la peau claire, véhiculé par les marques de cosmétiques et l'industrie de la mode.
Mais ces pratiques ont un coût, tant financier que du point de vue de la santé de l'utilisateur. Ainsi, à l'hôpital Lelux, le service de blanchiment en cinq sessions coûte 650 dollars au total. Pour le ministre thaïlandais de la Santé, "Le blanchiment du pénis par laser n’est pas nécessaire, c’est gaspiller de l’argent et cela peut entraîner plus d’effets négatifs que positifs", a-t-on pu lire dans BBC. Des effets secondaires tels que l'inflammation ou les cicatrices sont à prévoir, de même que l'apparition de taches, une fois le traitement arrêté.