Cet ultimatum s'achevait ce dimanche matin à 8h30. Didier Laguerre avait alors réagi de deux manières : d'abord, en organisant à la hâte une commission "MEMOIRE ET TRANSMISSION" composée d'historiens, de politiques, d'activistes et de personnes de la société civile ; ensuite, dans le cadre du Cénacle du Festival de Fort-de-France qui se tient en plein air sur le Malecon, des débats sur la question des statues et noms de rues à connotation esclavagiste et colonialiste.
Puis, haussant le ton, le maire de Foyal avait déclaré qu'il ne "céderait à l'injonction de personne" et "qu'il saurait prendre ses responsabilités à chaque fois que des destructions seront opérées dans l'espace public de la ville".
Rodomontades qui n'ont de toute évidence servi à rien. Les statues de Joséphine et de D'Esnambuc ont bel et bien été détruites sans que ni la Municipalité ni l'Etat français ne réagissent. Dans cette affaire, ce n'est pas ce dernier qui perd la face mais bien le maire de Foyal. Le maire et son parti, le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) lequel prône l'autonomie depuis...1958 sans avoir réussi à faire progresser cette dernière d'un millimètre. Pire en la faisant même reculer en diverses occasions : Moratoire en 1981, Refus de l'Article 74 en 2010 etc...
D'ailleurs, c'est tout le camp autonomiste dit EPMN (Ensemble Pour une Martinique Nouvelle) qui perd la face et qui est mis face à ses inconséquences répétées. A force de s'employer à rester assis entre deux chaises, il a fini par tomber par terre. Mais que le camp indépendantiste ou plus exactement celui des élus (es) indépendantistes, de toutes tendances, ne s'imagine pas épargné ni à l'abri car lui aussi a fait preuve d'inconséquence en privilégiant la gestion de la colonie-Martinique au détriment du seul et vrai objectif qui est l'accession à la souveraineté nationale. Lui non plus n'a pas réussi à faire l'idée d'indépendance progresser d'un seul millimètre.
Autonomistes et indépendantistes (nous parlons des élus-es) sont au pied du mur.
Ou bien ils continueront à perdre la face et à se voir défiés jour après jour ou bien ils se décideront enfin à prendre une initiative forte. Et cette dernière ne peut prendre qu'une seule et unique forme : exiger de l'Etat français un référendum sur le statut de la Martinique. Cet Etat est un grand expert en la matière depuis 1960 date des indépendances des pays d'Afrique noire jusqu'à aujourd'hui. En octobre prochain, par exemple, aura lieu le deuxième référendum sur l'indépendance de la Kanaky (Nouvelle-Calédonie). En cas de vote "NON", un troisième référendum est même prévu en 2022 !
L'Etat français sait faire cela.
Si ni les autonomistes ni les indépendantistes__les élus (es)__ne bougent, la situation ne fera qu'empirer et forcément, à un moment où un autre un drame se produira. Pour l'instant, ils ont encore une carte, une dernière, entre les mains : le référendum. S'ils la gaspillent, s'ils se refusent à l'utiliser, ILS SONT MORTS !
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