Un travail d'hommes et de femmes,...
Localement, il y a toujours un grand besoin de farine de manioc, de galettes, de tapioca...
Chaque année les jeunes, suite à leur brillantes études pas toujours appropriées aux besoins locaux, quittent nombreux le pays sans apprendre à en produire ;
les aînés disparaissent avec leur savoir-faire.
Les cases à farine et les moyens techniques s'effondrent.
Pourquoi en faire venir d'ailleurs, alors qu'on pourrait continuer à en faire chez nous avec d'autres moyens à innover ou modernes.
Allez demander à ceux qui restent au pays comment produire. On peut les compter sur les doigts d'une main. Bof ! Le reste ne sait pas ou bien se dit que cela demande trop physiquement et en petit investissement.
Nos terres sont polluées à force d'en abuser massivement à pratiquer d'autres cultures pour l'exportation. Tout de même...
Il semble qu'il faudra sous peu que nous revenions à des productions locales pour notre autosuffisance alimentaire.
Opérations pour la farine : Extraction des racines - grattage ou épluchure - lavage - râpage au moulin - récupération de la pâte dans le bac - mise sous presse et récupération du jus pour extraire le tapioca -
Utilisation d'un tamis pour casser les mottes, ajouter du tapioca et les passer afin d'obtenir dans un autre bac les grains encore humide - C'est au bout de 2 ou 3 heures que l'on peut récupérer par décantation le tapioca au fond d'un seau, après avoir jeté l'eau jaune au-dessus - Séchage progressif dans une platine chauffée sous contrôle au feu de bois ; le manœuvre fait bouger la farine pour qu'il n'y ait pas agglomération des grains humides au moment du séchage ; il prend soin d'ajouter de temps en temps, à l'aide d'un "coui" de calebasse, le produit frais à la partie déjà plus avancée au séchage. Enfin, une fois qu'il a manœuvré (remué la farine dans tous les sens à l'aide d'un rabot ou d'un caret - dans le cas du séchage motorisé il y a une certaine autonomie d'actions automatiques-) et qu'il est satisfait du degré nul d'humidité, il le récupère dans un sac ou un récipient bien sec - Après refroidissement il remplit ses petits sachets pour 1 kg, prêt à la consommation.
Voici alors des photos des diverses opérations.
Martinique, le 24 mars 2019.
De Léandre LITAMPHA.