Comment peuvent-ils imaginer que ce qu’ils voient à Cuba, l’attitude du peuple cubain, son chagrin est le produit de l’aliénation à une dictature ? Comment leur cerveau accepte-t-il ce verrouillage devant les faits alors même qu’ils savent à quel point dirigeants, médias, leur mentent, se moquent d’eux? Comment celui qui les met face à cela passe-t-il pour un fanatique agressif alors que le journaliste qui leur répète des âneries en contradiction avec ce qu’ils voient sont « objectifs ». Tout est fait pour cela et même les mots sont dits pour entretenir le mensonge… Ainsi ce terme de leader maximo répété sur un ton neutre, sur le ton des évidences, n’a rien d’innocent, jamais les Cubains n’emploient un tel terme ils disent Fidel ou commandante… Ce mot tente de substituer une réalité ubuesque à la vérité d’un lien extraordinaire entre un peuple et un homme, l’identification de l’un à l’autre… Pas sur n’importe quoi, sur la force de résistance, sur l’inventité qu’il leur a fallu déployer depuis 50 ans pour rester souverains face à la plus grande puissance du monde.
Danielle Bleitrach