Oui ! Perdus, égarés, volatilisés comme par miracle. Notamment les documents douaniers attestant de l'importation du chlordécone par des Békés dont l'identité est de notoriété publique. Dès 2007, en effet, le nom du plus gros importateur d'entre eux, DE LAGUARIGUE, était écrit noir sur blanc dans l'ouvrage de L. Boutrin et R. Confiant, Chronique d'un empoisonnement annoncé.Il y a donc...14 ans de cela ! Or, cette personne n'a jamais porté plainte contre les deux écologistes pour diffamation.
Admettons que ce soit vrai ! Que les douanes en Martinique soient si mal organisées qu'elles ne conservent pas d'archives. Admettons mais évidemment, sans aucunement y croire car, de toute évidence, quelqu'un ou des gens ont sans doute chercher à détruire des éléments de preuve. On verra bien le moment venu car l'affaire ou plutôt l'instruction est encore en cours. Notons au passage qu'elle dure drôlement longtemps cette instruction. On a l'impression de revivre un mauvais remake du scandale du CREDIT MARTINIQUAIS dans laquelle les choses ont tellement trainé en longueur que les responsables (békés) du pillage et de la faillite de cette banque sont tous décédés de leur belle mort dans leur lit sans faire un seul jour de prison.
Mais, bon, admettons...
Mais qui du scandale du CEREGMIA ? Affaire dans laquelle 12 millions d'euros de fonds européens ont mystérieusement disparu à cause de ce tristement célèbre groupe de recherches en économie de l'Université des Antilles-Guyane, puis de l'Université des Antilles. Somme que depuis que l'affaire a éclaté, cette université se trouve dans l'obligation de rembourser ! Certes, les trois principaux chefs du CEREGMIA ont été révoqués à vie de la fonction publique et ils sont à ce jour "présumés innocents" puisque leur procès au pénal n'a toujours pas eu lieu, ladite affaire ayant été délocalisée au...tribunal de Paris.
Ces personnes et plusieurs de leurs compères martiniquais et guadeloupéens (une trentaine aux dires du Procureur de la République à Fort-de-France lors d'une conférence de presse tenue il y a deux ans) ont été interrogées par le SRPJ français et l'OLAF (connue sous le joli nom de "FBI européen"). Nous fera-t-on donc croire le moment venu (si jamais l'affaire vient un jour au pénal) que les comptes-rendus de ces auditions ont...disparu ???! Qu'ils se sont volatilisés comme dans l'affaire du chlordécone. Là encore, admettons ! Admettons que le SRPJ français soit si mal organisé qu'il lui arrive d'égarer des documents ! C'est possible, en effet, quoique peu probable. Fort peu probable même. Mais bon, admettons...
Mais à qui fera-t-on croire qu'il en va de même du FBI européen ?
Rappelons que l'OLAF est la police des 26 pays européens. Rappelons qu'il s'est déplacé à quatre reprises en Martinique et en Guadeloupe pour interroger nos présumés innocents (en particulier cette chef-comptable guadeloupéenne de l'Université des Antilles soupçonnée d'avoir effacé tous les documents comptables de l'établissement). Cela ne s'était jamais produit auparavant. JAMAIS L'OLAF N'ETAIT VENU AUX ANTILLES ! Et il a été contraint de se déplacer parce que, selon des bruits de couloir, le SRPJ français aurait eu quelque mal à démonter le système de pompage des fonds européens mis en place par le CEREGMIA pendant plus de 20 ans. Il s'est aussi déplacé parce qu'il s'agit de fonds européens, ce qui est sans doute l'explication la plus probable.
Chacun aura compris qu'il est tout simplement impossible que la police de 26 pays ait perdu les auditions des présumés coupables. Que ce soit le cas pour les douanes martiniquaises dans l'affaire du chlordécone, que ce soit le cas du SRPJ français, à la limite on pourrait le croire (quoique nous n'y croyons pas du tout !), mais s'agissant de l'OLAF, c'est tout à fait impossible.
Nous verrons donc, le moment, venu si on cherchera à faire Martiniquais et Guadeloupéens avaler pareille fable...