Réparant l’injustice de la colonisation, l’Etat australien reconnaît officiellement aux Aborigènes Larrakia la propriété sur les terres du Kenby.
«Nous reconnaissons solennellement ce que le peuple Larrakia a toujours su : que cette terre est une terre aborigène», a déclaré le Premier ministre australien Malcolm Turnbull.
Au cours d’une cérémonie organisée dans le port de Darwin le 21 juin, le chef du gouvernement a remis officiellement aux représentants des Aborigènes Larrakia leur titre de propriété.
«Je suis très triste que nos mères ne soient plus là»
À l’issue d’une bataille judiciaire qui aura duré 37 ans, les Larrakia recouvrent leurs terres ancestrales, situées à l’ouest de la capitale du Territoire du nord, dans la péninsule de Cox.
«Je suis très heureux qu’après 37 ans, nous ayons pu récupérer notre terre » a déclaré à l’Australian Broadcasting Corporation le propriétaire aborigène Jason Singh. «Je suis très triste que nos mères ne soient plus là aujourd’hui», a-t-il néanmoins ajouté.
Colonisation et spoliation
La spoliation des terres aborigènes remonte au XVIIIe siècle et à la colonisation du continent par les Britanniques.
Les lois sur les «titres natifs» permettent aux Aborigènes de faire valoir leur droit de propriété auprès des tribunaux.
Ils doivent néanmoins faire la preuve que le lien qui les unit à leurs terres ancestrales a été maintenu sans discontinuité.
Premiers habitants, mais derniers des citoyens
Les terres qui relèvent de «titres natifs» (dont la propriété aborigène est reconnue par l’État australien) représentent aujourd’hui 2,4 millions de kms carrés, soit 31 % de la superficie du continent.
Classés derniers d’après la presque totalité des indicateurs socio-économiques, les 700 000 citoyens indigènes (3 % des Australiens) voient dans ces titres de propriété la reconnaissance de leur statut de premiers habitants de l’Australie.