On a atteint le stade du grand n'importe quoi dans cette petite tête d'épingle de pays qu'est la Martinique. C'est ainsi que lors de la rencontre entre le président de la CTM, Alfred MARIE-JEANNE et d'autres élus avec des représentants des transporteurs, on a vu l'un de ces derniers se mettre à gueuler :
"Es ou sav ba ki moun man voté ? Ba'w !...Ni dot éleksion ka vini, ou ké sav !"
Depuis quand, dans une négociation de ce type, a-t-on déjà vu sortir pareil argument ? En quoi le fait d'avoir voté pour X ou Y oblige ou contraint ces derniers à accéder les yeux fermés à toutes les formes de revendications, même les plus irréalistes ? Premièrement, il est tout à fait douteux que ce transporteur et celui à côté duquel il était assis à savoir Raphaël BORDELAIS, 9è adjoint du maire de Schoelcher et donc membre d'EPMN, ait voté pour le GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS. Il s'agit donc là d'un mensonge aussi gros qu'une maison mais qu'aucun journaliste évidemment ne relèvera. Deuxièmement, cette exclamation n'est rien d'autre qu'une forme de chantage dont, hélas, sont coutumiers les représentants de certains secteurs socio-professionnels pour lesquels leurs revendications se doivent d'être satisfaites là, maintenant, tout de suite, sans délai. Car s'il est vrai que telle ou telle revendication est fondée et donc peut ou doit être prise en considération, il y en a d'autres qui ne le peuvent absolument pas au vu des capacités financières de la CTM mais surtout au vu du trou financier laissé par le PPM lorsqu'il dirigeait l'ex-Conseil régional. Cela fait tout juste 1 an et 2 mois donc ! D'aucuns feignent de l'oublier et font comme si le PPM n'était plus aux affaires depuis 5 ou 10 ans.
La vraie question qui se pose est donc la suivante : est-il possible à la CTM, qu'elle soit dirigée par X ou Y, de satisfaire la totalité des revendications catégorielles qui émergent dans ce pays ?
Nous disons bien : "la totalité".
Car, imaginons un seul instant que, par démagogie politicienne ou par crainte des blocages, la CTM décide de satisfaire la totalité des revendications catégorielles des uns et des autres ! Eh bien, au bout de deux mois, elle serait tout simplement en cessation de paiement. Aucun responsable politique ne peut prendre un tel risque et seule la négociation entre les différentes parties peut permettre d'arriver à un accord raisonnable. Non, la minuscule Martinique, qui vit de transferts financiers franco-européens, ne peut pas satisfaire la totalité des revendications de tout le monde.
Au fait, est-ce que quelqu'un s'est jamais demandé pourquoi ce genre de comportement, ce type d'exigences exagérées, ce chantage au blocage, ces menaces verbales à l'égard des élus etc., ne se produisent ni à Barbade (capitaliste) ni à Cuba (communiste) ?
Oui, pourquoi ?...