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LES CONTORSIONS DE TOTO

LES CONTORSIONS DE TOTO

Victorin Lurel, président du Conseil Régional de la Guadeloupe et porte-emblème de François Hollande dans les dernières colonies françaises, se donne un mal fou pour justifier le fait que son mentor s'apprête à célébrer Jules Ferry, celui qui qui fonda l'école républicaine gratuite, laïque et obligatoire, mais qui, dans le même temps, considérait que les Nègres n'étaient pas "civilisés"...

Mes cher-e-s ami-e-s,

Mardi, François Hollande sera officiellement investi comme le 7ème président de la Vème République. Dans le prolongement de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, le nouveau chef de l’Etat rendra hommage, comme d’autres l’avaient fait avant lui, à des figures de la République. Et c’est ainsi qu’il a choisi de prononcer un discours devant la statue de Jules Ferry dans le jardin des Tuileries.

Le choix de cet hommage suscite une émotion, évidemment compréhensible, en particulier dans les outre-mers et, au-delà, en Afrique et en Asie. Car s’il s’agit très explicitement pour le président Hollande de marquer sa considération envers le père fondateur de l’école publique gratuite et mixte, le défenseur intransigeant de la laïcité, l’auteur de « la lettre aux instituteurs », en somme envers l’une des grandes figures du « roman national français », le nouveau président ne passera évidemment pas sous silence la part d’ombre de Jules Ferry.

Cette part d’ombre, qui cohabite avec sa part de lumière, comme c’est le cas, reconnaissons-le, chez toutes les grandes figures de l’histoire de l’humanité…

Cette part d’ombre de Jules Ferry, qui fit désagréablement écho aux propos inacceptables tenus, il y a quelques semaines, par Claude Guéant sur une prétendue hiérarchie entre les civilisations…

Jules Ferry ne fut, en effet, pas seulement le père de l’école de la République. Il fut aussi, hélas, un théoricien et même un praticien du colonialisme actif de la IIIème République, au nom du devoir et de la mission civilisatrice des races supérieures sur les races inférieures.

Et si j’ai souvent été troublé, comme d’autres, par la référence à Jules Ferry et par la révérence envers lui, je sais que cette part d’ombre est aujourd’hui connue et reconnue par tous les socialistes et les républicains conséquents.

Bien sûr, François Hollande est de ceux-là.

Avec nous, il y a quelques semaines, alors que la « polémique Guéant » faisait rage, il rappelait que face aux théories racialistes de Jules Ferry, d’autres républicains éminents de l’époque surent se dresser, tel Clemenceau qui, pourtant lui aussi, recèle sa part d’ombre…

Mardi, François Hollande rendra donc hommage au Jules Ferry de l’école publique, gratuite et laïque, dont le legs – en l’espèce – fut considérable pour la France hexagonale, mais aussi pour les outre-mers, où cette école de la République contribua tout simplement à l’émancipation de nos peuples. Pour un président qui entend placer l’éducation et la jeunesse au cœur de son projet, c’est une référence incontournable.

Mais mardi, l’humaniste sans concession qu’est François Hollande, celui-là même qui s’est engagé à supprimer le mot « race » de notre Constitution, fera aussi la part des choses et renverra cette grande figure à ses égarements et à ses fourvoiements sur la question coloniale.

Ceux qui connaissent et respectent l’Histoire savent qu’elle est une pensée de la complexité. Complexité des hommes, de leurs idées et de leurs parcours. Je sais que le nouveau chef de l’Etat saura trouver des mots qui ne confondent pas complexité et ambiguïté. Des mots qui montreront une nouvelle fois que l’idée qu’il a de la République et qu’il a défendue tout au long de sa campagne est celle de l’égalité.

Victorin LUREL

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