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L'ACTIVITE ANTIVIRALE DES EUPHORBES DE CORSE CONTRE LE CHIKUNGUNYA

L'ACTIVITE ANTIVIRALE DES EUPHORBES DE CORSE CONTRE LE CHIKUNGUNYA

Louis-Félix Nothias-Scaglia a suivi sa formation Deug et licence en chimie à l'université de Corse. Il a ensuite souhaité se rendre sur Paris pour son stage de maîtrise dans un laboratoire très en pointe à l'Institut de chimie de substances naturelles et qui travaille à l'interface de la chimie et de la biologie, c'est-à-dire des activités biologiques de certains composés chimiques dans le sens du médicament.

Ce brillant étudiant est rentré sur Corte, au labo chimie des produits naturels dirigé par le professeur Jean Costa « pour lui permettre de préparer son doctorat. Un doctorat qui est mené en codirection entre le labo cortenais et Marc Litaudon du centre de recherche CNRS à Gif-sur-Yvette (région parisienne) et également avec l'université de Leuven, en Belgique », a expliqué le professeur Costa.

C'est dans ce cadre que le jeune doctorant partage son temps et ses travaux entre Corte et Paris, entre de la chimie pure, à travers l'extraction, la quantification ou encore l'identification structurale des constituants des végétaux, et de la biologie grâce à des méthodes dont ne dispose pas l'université de Corse.

Ce travail de recherches porte sur l'activité antivirale de plantes corses sur le virus du chikungunya. Des recherches qui ont été motivées du fait, d'abord, de l'absence de traitement antiviral contre la dengue et le chikungunya, dont le moustique tigre, présent également sur l'île, peut être vecteur.
Mais aussi du fait de l'existence en Corse de 31 espèces du genre Euphorbia (lattone en corse), dont 17 endémiques, appartenant à la même famille que cette plante néo-calédonienne présentant une forte activité antivirale sur le virus du chikungunya.

Ce qui a motivé également le doctorant à travailler sur ces plantes repose sur les écrits ethnobotaniques de Dioscorides, médecin et botaniste de l'antiquité romaine, « tout comme les écrits plus récents de Marcelle Conrad. Des écrits qui rapportaient que ces plantes étaient utilisées pour soigner des symptômes pouvant être causés par ce que nous appelons aujourd'hui des virus ».

{{{Huit molécules inconnues}}}

Ainsi, il était intéressant pour le doctorant, assisté de Julien Paolini, maître de conférence, d'évaluer scientifiquement l'activité antivirale des euphorbes de Corse, « en tant que végétal, mais aussi l'activité antivirale des molécules qui les constituent après les avoir extraites ».

Et l'intuition du jeune chercheur s'est avérée plus que fructueuse puisque ces euphorbes ont révélé une activité antivirale encore plus importante que celle de leurs cousines du Pacifique !

Au cours de sa thèse, Louis-Félix Nothias-Scaglia est parvenu à isoler et identifier 15 molécules dont 8 qui étaient totalement inconnues dans la nature.

Elles sont donc décrites pour la première fois ! « L'une d'entre elles, un ester de diterpène, manifeste un effet antiviral particulièrement puissant. Elle est bien sûr l'objet d'un intérêt tout particulier dans le volet biomédical de ma thèse », explique le doctorant.

Ces premiers résultats sont jugés des plus « encourageants » par Julien Paolini, maître de conférence et encadrant de cette thèse, « puisqu'à l'heure actuelle il n'existe que peu de molécules antivirales pouvant participer au traitement de l'infection causée par le virus du chikungunya ».

Mais il reste beaucoup à faire car il faut notamment étudier le mécanisme d'action de la molécule ainsi que sa tolérance. En effet, les euphorbia sont des plantes réputées toxiques car elles sécrètent un latex irritant, en particulier pour les yeux.

« Cette toxicité doit être étudiée au niveau moléculaire. Il n'est pas interdit de penser que les molécules à activité antivirale pourraient ne pas être les mêmes que les molécules irritantes et toxiques », poursuit Julien Paolini.

Certes, l'espoir de trouver un traitement contre le virus du chikungunya ou de la dengue est né à l'université de Corse. Mais la mise sur le marché d'un médicament nécessite de longues années de recherche et d'essais, « d'abord sur les animaux de laboratoire, puis sur les humains. Mais cela est ensuite le travail des médecins biologistes et des pharmacologues », a conclu Louis-Félix Nothias-Scaglia.

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