Il y a quelques mois, suite à une enquête approfondie, le site MEDIAPART, dont Edwy Plénel est le directeur, publiait, sous la plume de Lucie Delaporte un long article sur "le siphonnage de fonds européens à l'UAG".
Cette journaliste de talent, non contente de s'appuyer sur les 4 rapports accablants qui visent le CEREGMIA, avait interrogé divers acteurs de ce dossier, notamment le principal à savoir Fred Célimène, directeur de ce groupe de recherches en économie qui, rappelons-le, a des antennes en Guadeloupe et en Guyane. On y avait lu des propos hallucinants de la bouche de ce dernier comme, par exemple, le fait qu'il "avait connu dans sa carrière 12 agents comptables de l'UAG et qu'aucun n'en était sorti en bon état" !!!
Lucie Delaporte avait décortiqué le tout aussi hallucinant système mafieux qui avait permis au CEREGMIA (dixit les 4 rapports) de siphonner, durant deux décennies, pas moins de 10 millions d'euros de fonds européens, chose qui avait poussé le Procureur de la République à Fort-de-France à ouvrir, en mai 2014, une enquête pour "détournements de fonds publics en bande organisée". Et qui avait également poussé l'OLAF (à savoir le "FBI européen") à mettre son nez dans le dossier en plus du SRPJ français.
Outrés de l'article de MEDIAPART, les dirigeants du CEREGMIA avaient porté plainte en diffamation contre ce site-web réputé pour le sérieux de ses révélations. Nos hommes et leurs avocats avaient claironné qu'on allait voir ce qu'on allait voir. Que MEDIAPART serait envoyé dans les cordes et lourdement condamné. Me Edmond-Mariette plastronait comme à son habitude. Sauf qu'ils sont tombés sur un très jeune et brillant avocat, Me Tordjmann, homme d'une simplicité désarmante qui a réduit en pièces l'argumentation des avocats du CEREGMIA. Pour de soi-disant grands spécialistes en procédure, nos robes noires martiniquaises se sont vues infliger une véritable leçon de droit!
Résultat des courses: la nouvelle est tombée ce jour. Nos prétendus économistes (et véritables affairistes) ont été renvoyés dans les choux. Bien sûr, ils feront appel, mais MEDIAPART les attend de pied ferme si jamais l'affaire en venait à être jugée sur le fond car de nouveaux éléments accablants ont été découverts ces derniers temps.
Zot pri an sa !...