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EUGÈNE MONA, L’INSPIRÉ !

de Tony Mardaye
EUGÈNE MONA, L’INSPIRÉ !

Il y a des hommes que la mort grandit et d’autres qui disparaissent dans cette néantisation de l’être sans laisser la moindre trace, partant comme ils sont venus, nus.

Eugène Mona fait parti de ces hommes ayant laissé une empreinte dans le sol, un regard sur leur monde et une marque sur leur terre.

Son patronyme fut Eugène Nilecam, né d’un père lui-même musicien (accordéoniste), c’est donc tout naturellement qu’il se destina vers la musique et à l’âge de 15 ans un concours de chanson créole le révéla au public.

L’homme devint un artiste reconnu, un être inattendu, une personnalité d’une grande complexité, porteur d’un message politique simple : combattre les exploitants, revenir à sa terre et se nourrir d’elle.

Une hérésie a l’époque, car en Martinique une certaine modernité primait, l’homme fera un choix de vie inverse, allant et venant nu-pieds, refusant les contraintes et conventions sociétales ou les commodités apportées le par le modernisme - ce qu’il confirma dans Bwa Brilé qu’il n’est pas fait pour le luxe, ni pour le calice. Il n’était pas homme d’agenouillement ni de prosternation, conscient de son rejet d’une certaine société, qui l’aliénait et l’enfermait.

Il en va de même pour sa musique, qui s’inscrit dans le registre politique, celui des chansons engagées, décrivant les travers de sa société, mais sachant qu’il était et où il allait et ce qu’il combattait : les exploitants d’hier devenus les pwofités d’aujourd’hui.

Il introduisit la flûte des mornes dans ses compositions, sans doute fut-il l’un des virtuoses cet instrument, de même que le tambour bélè. On eut pu croire que sa musique s’inscrivait dans la tradition, il n’en ait rien, il a su imprimer ses propres battements et ses propres pulsations à ce qu’il jouait.

Il explora les rythmes martiniquais, la mazurka, le bélè, la biguine, il en fit des cantiques, des bardits, des litanies, pour certaines de ses compositions, nous sommes à en chercher le sens et comprendre les mots.

L’homme fut un être complexe, le champion du contre-pied, tant dans sa vie, qu’au niveau de sa musique.

Etait-il fou ? Certains le disaient, lui-même le chantait dans Tant pis pour moi : moi après tout je ressemble à un fou...

C’était un poète puissant, un guerrier oublié puisant sa force dans ses racines et son inspiration dans sa terre martiniquaise. Il fut un communiant des spiritualités d’une mémoire oubliée, le restituteur des chants du morne.

L’homme chantant, je t’aime la vie, aimait la vie avec la santé, la vie avec la liberté, la vie sans vanité, le 21 septembre 1991, Eugène Mona empruntait les chemins de la mort, il quittait les chemins de la vie, d’une congestion cérébrale l’emportait.

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