Autrefois, les gens lisaient des articles de presse dument pesés, écoutaient des informations-radio minutieusement calibrées et regardaient des journaux télévisés équilibrés. Aujourd'hui, tout cela est partie en fumée et les médias se sont mis à la remorque de ce nouveau moyen de communication ("d'incommunication" conviendrait mieux) qu'est Whatsap. De l'anglais"What's up ?" (Quoi de neuf ?), ce que la quasi-totalité de ses utilisateurs nocturnes et diurnes ignorent évidemment. Il est même devenu le principal instrument de culture de personnes dont on aurait pensé vu leurs professions (enseignant, par exemple) qu'elles auraient un autre niveau d'exigence informationnelle car Whatsap (Whatsaloperie ?) est pire qu'un "dalo" d'autrefois. C'est un déversoir d'âneries, de vidéos cochonnes, de ragots et de cancans du plus bas étage et, de plus en plus, un instrument de démolition des adversaires politiques.

   Désormais, on en est venu à ceci : j'enregistre ou je filme (le plus souvent clandestinement) et je diffuse sur Whatsap.

   Que Monsieur-tout-le-monde se livre à ce genre d'insanités, à la limite, c'est affligeant, mais pas si grave. En effet, personne n'est obligé d'avoir Whatsap ou si on l'a, de l'ouvrir à tous vents. On peut parfaitement sélectionner ses correspondants. Là où c'est gravissime par contre, c'est quand des élus du peuple, comme cela s'est passé récemment lors d'une réunion d'un groupe politique de la CTM, enregistrent  "anbafey" ladite réunion, l'envoient à des journalistes tout en diffusant l'enregistrement sur Whatsap. Et ces journalistes eux-mêmes sont de sacrés "malpwop" au sens créole du terme pour utiliser de telles informations-dalo.

   Mais bon, la Martinique a les élus et les journalistes qu'elle mérite...