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Dédramatiser l'esclavage dans la "version absurdement ratée du Paradis"

Dédramatiser l'esclavage dans la "version absurdement ratée du Paradis"

   En plein 22 mai, jour de l'Abolition de l'esclavage en Martinique, dans un grand hôtel du sud de l'île, les touristes et les Martiniquais présents ont pu assister à un spectacle à la fois hallucinant et du plus haut comique : un Nègre, vêtu d'un simple pagne et enchaîné, qu'un Blanc vêtu et chapeauté comme un colon, tirait par le cou, le premier pleurnichant et demandant du secours tandis que le second faisait mine de le fouetter.

   Au vu des images, la majorité des touristes étaient des locaux, des Nègres donc, et leur nombreuse marmaille barbotait tranquillement dans la vaste piscine. Tout ce beau monde s'esclaffait à qui mieux mieux et parmi les adultes, personne n'a eu l'air d'être indigné. Puis, le couple colon-esclave arrivé sur le petit pont de bois surplombant la piscine, le Nègre s'est soudainement révolté, a attrapé le Blanc et l'a "voltigé" dans la piscine à la grande hilarité des spectateurs. Puis, une Négresse est arrivé avec un tambour sur lequel le Nègre s'est immédiatement assis à califourchon et qu'il a commencé à battre, clamant qu'il était désormais libre.

   Comment analyser ce spectacle qui n'a duré qu'une petite dizaine de minutes ?

   Tout ce que la Martinique compte de faux-culs, de négristes, de noiristes, d'indépendantistes-à-BMW, de nationalistes consommateurs de champagne et tutti quanti va certainement pousser les hauts cris et s'indigner que la mémoire des Ancêtres ait été ainsi bafouée. Ils vont protester, pétitionner, dénoncer, s'envoyer-monter comme d'hab', pour se donner bonne conscience, alors que tous les jours, chaque jour qui passe, ils piétinent la mémoire desdits Ancêtres en construisant des villas sur des terres agricoles, en roulant dans des voitures à 50.000 ou 60.000 euros alors que la majorité des Martiniquais survit avec 700 euros par mois, en méprisant la langue créole et en bloquant sa diffusion au sein du système scolaire, en allant jouer les émirs-sans-pétrole grâce aux euros du Papa Blanc dans les grands hôtels de la Caraïbe, en votant pour des indépendantistes tout en espérant que jamais un référendum sur l'indépendance ne sera organisé, en allant faire du cinéma en Afrique et quand l'un d'eux tombe malade, tout faire pour qu'il soit rapatrié  d'urgence sur Paris parce qu'on n'a aucune confiance dans les médecins "kémites", en employant au noir des jardiniers, servantes, hommes à tout faire etc. haïtiens, saint-luciens ou dominiquais etc... etc...

   Donc, votre pseudo-indignation face au spectacle donné dans l'hôtel en question, vous pouvez vous la mettre où l'on pense ! Aimé CESAIRE avait déjà parfaitement défini ce pays : "le plus petit canton de l'univers", "un petit rien ellipsoïdal", "une version absurdement ratée du Paradis". Ah oui, à la liste de vos hypocrisies, il faut ajouter celle-ci : vous vous réclamez sans cesse et avec une grandiloquence étudiée du Père de la Négritude, mais vous ne le lisez jamais. Vous ne l'avez sans doute jamais lu... 

   Sakré bann ipokrit ki zot yé !...

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