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De l’Inde à la Martinique, le droit d’exister

par Roselyne et Yves GAMESS
De l’Inde à la Martinique, le droit d’exister

{ {{Réédition d'un utile ouvrage de référence}} }

Les Martiniquais, et fatalement les Caribéens et Français de tout poil qu'ils sont aussi, devraient témoigner leur reconnaissance à Yves, Simone-Antoinette et Roselyne GAMESS.

Outre une vie passée à former, enseigner, conseiller et documenter les Martiniquais, cette famille d'intellectuels charmants a grandement contribué à empêcher que l'histoire et la culture indo-martiniquaise ne tombent dans l'indifférence.

Leur Grand Œuvre aura été de contribuer, avec les travaux plus universitaires des chercheurs, à préserver pour le grand public le riche apport indien, la mémoire de ses douloureux enfantements, et ses accomplissements indéniables. La ténacité des GAMESS permet à la présence, au travail et à la prestation culturelle indo-martiniquaise de briller en librairie et sortir de l'oubli. Oubli et disparition que lui promettait une hégémonie culturelle longtemps crispée dans l'euro-africanisme post-esclavagiste sans nuances.

Nul ne saurait ignorer en effet, et s'abstenir de répéter, que les apports exogènes à la culture antillaise sont multiples; que chaque élément de son histoire y a laissé empreinte. Si vous dites {nanni-nannan}, vous parlez une langue de l'Inde. Dans votre {hamac}, vous siestez amérindien. Ce qui ne vous empêche pas de ressembler à une arabe parlant créole, parce que vous êtes chabine.

Le mérite du couple GAMESS est de persévérer dans une démarche éducative essentielle, pour que chaque Martiniquais soit conscient de son héritage multi-polaire. Cet héritage, on ne saurait plus, universalisme créole aidant, le cloisonner en termes d'ethnie ou de communautés séparates comme des lots tomate. Pour l'antillais qui se targue d'être {nègre} (à vérifier d'ailleurs par des fouilles d'Etat-Civil, l'apparence n'étant plus le tout) il est tout aussi anormal d'ignorer les sources, l'histoire et l'apport du contingent indien à sa culture, que pour un indo-antillais d'ignorer Césaire, Khalil Gibran ou Naipaul.

Et nous n'avons rien dit des chinois, syriens, et autres acclimatés, tout aussi martiniquais ou guadeloupéens productifs et reproductifs que vous et moi, depuis des générations.

Pour en revenir à nos GAMESS, ils publiaient en 2003 chez Désormeaux {De l’Inde à la Martinique, le droit d’exister}, à l'occasion des 150 ans de présence indienne chez eux. Père et belle-fille GAMESS - nom indien dérivé ou esquinté de {Ganesh}, celui qui ôte l'obstacle - y exposent le combat pour la dignité et la survie de ce peuple passé d'une colonie de la taille d'un continent, l'Inde, à une autre, insulaire et rikiki, mais théâtre de tant de passions.

Difficultés et irrespects de toutes sortes, préjugés sociaux divers, jalonnent le parcours énoncé par le titre, du recrutement au bateau, jusqu'à la citoyenneté et à l'appartenance pleinement et entièrement conquise par le travail à la terre d'adoption des descendants.

L'ouvrage vient d'être réédité par les Editions Lafontaine, collection {Pou nou sav}, sous une belle couverture, avec du rouge, comme il se doit !

C'est l'occasion de s'approprier un travail de longue haleine, un ouvrage de référence bien documenté, et bon libérateur de miasmes éculés...

Jean S. Sahaï.

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