Il y a une vingtaine d'années de cela, Aimé CESAIRE, Camille DARSIERES et Maurice ANTISTE (alors maire du François) s'étaient rendus sur l'Habitation CLEMENT où, en compagnie de Bernard HAYOT, de son fils Stéphane HAYOT et d'ERIC de LUCY, tous trois entrepreneurs békés, ce beau monde avait solennellement planté "le courbaril de la réconciliation". L'année d'après, les mêmes Békés étaient à Terres-Sainvilles (Fort-de-France) lors d'une retraite aux flambeaux organisée pour le 22 mai au cours de laquelle Serge LETCHIMY et Bernard HAYOT se trouvèrent côte à côte ou plutôt coude à coude.
Aujourd'hui, ou plus exactement le 23 mai dernier, B. HAYOT et E. de LUCY participèrent aux commémorations officielles de l'abolition de l'esclavage à Paris, brandissant fièrement des tee-shirts comme on peut le voir sur la photo. Aussitôt, nos grandes et belles âmes "noiristes" sont montées au créneau pour dénoncer cette "mascarade". On n'a pas souvenir que les mêmes aient dénoncé en son temps "le courbaril de la réconciliation" ! Eh bien, il a poussé depuis, les gars, et il arbore même un feuillage resplendissant. Certes, il avait failli mourir de rire en février 2009 lorsque des manifestants avaient réclamé la baisse des prix des produits de première nécessité comme si un être humain ne vit que desdits produits et comme si le Béké est assez con pour ne pas accepter de baisser le prix du dentifrice sachant très bien qu'il va augmenter d'autant le prix du champagne dont la Martinique est le 1er ou le 2è consommateur mondial avec la Guadeloupe. Oui, il s'était aussi tordu de rire, ce fameux courbaril, en entendant les manifestants brailler :
"Nou key fouté zot déwo' !" (Nous allons vous chasser du pays !)
Hélas, Békéland n'est pas la Bande de Gaza, les gars.
Aucun descendant de colon n'a été tiré comme un lapin et une fois la fièvre de 2009 passée, les affaires ont repris de plus belle. Mieux qu'avant même puisque si un atelier de vente et de réparation de pneus appartenant à un Nègre a été incendié à Terres-Sainvilles, si un dépôt de marchandises appartenant à un Chinois est aussi parti en fumée et si un magasin de téléphones portables appartenant à un Syrien a été dévalisé au Calebassier, dans la bonne ville du Lamentin, pas un seul cheveu d'un seul magasin de Béké n'a été touché. Mieux : après la grève, ce sont des dizaines de petites et moyenne entreprises appartenant à des gens de couleur qui ont coulé tandis que les gros commerces des gens sans couleur ont prospéré plus que jamais.
Donc, venir aujourd'hui s'indigner des tee-shirts qu'arborent HAYOT et De LUCY, bof !
Arété fè siléma, titak !...