Mais rare sont les analystes qui se sont penchés sur les domaines, certes peu nombreux, qui ont toujours, de tout temps, échappé à l'emprise de l'Oncle Sam. De tout temps, en effet, le football (que les Etats-Uniens appellent soccer), l'islam et la francophonie n'ont jamais pu leur être soumis bien qu'ils aient essayé de les mettre sous leur coupe. S'agissant du football, avant la Coupe du monde de 1994 organisée chez eux, les Etasuniens voulurent immédiatement en changer les règles afin de le rendre "regardable" par leurs concitoyens. D'abord, il comporte trop peu de buts : des scores de 0-0, 1-0 ou 2-1, c'est tout à fait insupportable pour un Yankee qui, assis devant sa télé, chips et coca en main, hurle de joie toutes les deux minutes à chaque panier de son équipe de NBA (basket) favorite.
Comment changer ça ? Très simple : en élargissant la cage des gardiens de but qui passerait de 7m de long à...12m ; puis, en supprimant la règle du hors-jeu chose qui aurait permis de poster deux joueurs à un 1m de ladite cage et de marquer tous les quarts d'heure. On aurait dès lors des scores acceptables. Genre : Real de Madrid contre Juventus : 12-9 ou 13-7.
Fort heureusement, les instances mondiales du foot ont refusé ces modifications !
Les Etasuniens avaient aussi voulu modifier les règles concernant les chocs et les tacles entre joueurs, le football-soccer étant un sport de fillette comparativement au football américain où un match se termine rarement sans une ou deux épaules fracturées ou un genou en lambeaux. D'ailleurs, les anciens joueurs de foot américain jouissent rarement d'une retraite bien méritée : à 40 ans, ils sont rattrapés par les chocs crâniens et musculaires qu'ils ont régulièrement subi durant leur carrière. Les amateurs de foot américain éclateraient tout simplement de rire s'ils pouvaient regarder jouer le Brésilien du PSG, Neymar, qui s'écroule sur le terrain à la moindre pichenette.
Là encore, fort heureusement les instances du foot mondial ont refusé cette modification. Interdit de toucher le joueur adverse, en tout cas pas délibérément comme au football américain, sport à côté duquel le rugby est lui aussi un jeu de fillette !
Dernier refus en date : Cristiano Ronaldo, le célébrissime joueur portugais qui, l'autre jour, écarte ostensiblement 2 bouteilles de Coca-Cola placées devant lui lors d'une conférence de presse et brandit tout aussi ostensiblement une bouteille d'eau minérale. Résultat des courses : chute brutale des actions de la firme de boissons gazeuses étasunienne à la Bourse de New-York et perte de...4 milliards de dollars. Ronaldo contre Coca-Cola : 4-0. Il faut bien prendre la mesure de la chose qui n'est pas anecdotique du tout : un geste qui a duré à peine 20 secondes a fait s'effondrer la capitalisation boursière d'un géant économique étasunien de plusieurs milliards de dollars. C'est hallucinant quand on y réfléchit.
Sinon, les USA n'ont jamais réussi non plus à dominer l'islam et la francophonie. Ils n'ont jamais pu s'introduire dans le pré-carré français en Afrique noire, la certes abominable "Françafrique". Ni non plus mater les fondamentalistes musulmans, incapable qu'a été la CIA de prévoir le 11 septembre et obligée qu'est l'armée US de quitter l'Afghanistan la queue entre les jambes sans avoir réussi à vaincre les talibans. Au football-soccer, à la francophonie et à l'islam, il faudrait sans doute ajouter la papauté. Et, du côté du pire, les USA n'ont pas pu éradiquer le trafic de drogue, en provenance notamment du Mexique et de la Colombie (en dépit de l'arrestation de Pablo Escobar et d'autres grands chefs de cartels), drogue qui fait des ravages dans leur pays de New-York à Los Angeles.
Comme quoi l'Oncle Sam n'a pas été aussi omnipotent qu'on a voulu nous le faire croire ! C'est que nous n'avons pas suffisamment de recul pour évaluer le poids exact de ce que nous avons nommé tout au long du 20è siècle et en ce début du 21è "l'impérialisme américain". Sans doute que les historiens de l'an 3021 en réviseront-ils l'importance. Sans doute ajouteront-ils à la liste cette île minuscule par rapport aux USA qu'est Cuba qui, en dépit d'un blocus scélérat, n'a jamais pu être terrassée non plus...
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