L’explosion du port est venue ajouter une dimension apocalyptique, presque surréaliste, à la crise totale que vit la société libanaise dont le modèle d’accumulation capitaliste adopté ces trente dernières années s’est brutalement effondré. Comment en est-on arrivé là, et quelle force sociale peut achever cette classe dirigeante ?
« Cela ne me gêne pas qu’on dise que je suis noire, c’est la vérité. Mais me faire traiter d’esclave est insultant », confie la présentatrice de télévision Dalia el-Ahmad à « L’Orient-Le Jour ».
La diva libanaise de la chanson, Fayrouz, a publié le 20 mai sur internet une nouvelle chanson, véritablement engagée, dédiée à Jérusalem, Gaza et aux Palestiniens. Un hymne intitulé « Combien de temps, Seigneur ? »
Tout a commencé avec l’annonce du projet de taxe sur les appels WhatsApp lancé le 17 octobre dernier. Ce fut la taxe de trop pour les Libanais qui sont descendus en masse manifester leur colère contre le système corrompu et kleptocrate de la classe dirigeante. « Tous ! Ça veut dire tous ! » (Kellon ya’ni kellon), fut le slogan lancé dès le début des mobilisations, appelant au départ de tous les dirigeants de toutes tendance politique et appartenance religieuse. Le gouvernement de Hariri accusé de corruption et de népotisme est contesté par les Libanais qui réclament sa démission.
Je ne suis pas un Chrétien d’Orient. Je suis un Oriental chrétien. La différence est fondamentale. On dit Chrétien d’Orient comme on dirait, par exemple, Français du Liban ou Libanais de France. C’est une erreur grossière. Je n’appartiens pas à une communauté étrangère à l’Orient que le hasard de l’histoire a poussé à vivre sur une terre lointaine.