Par Jean-Durosier Desrivières, Université des Antilles - Chargé de ressources documentaires et scientifiques
Samedi, 14 Mars, 2020 - 15:31
Au Mémorial Acte de Pointe-à-Pitre (en Guadeloupe), s’affichait du 14 septembre au 29 décembre 2019 : « Le modèle noir, de Géricault à Picasso ». Cette exposition temporaire jouait les prolongations quand, le dimanche 5 janvier 2020, notre regard s’est confronté aux diverses œuvres représentées. Le portrait de l’abbé Jean-Pierre Moussa, peint par Pierre-Roch Vigneron en 1847, a beaucoup attisé notre curiosité. Plus qu’un modèle noir, l’histoire de ce personnage controversé, qui a dit la messe à Fontainebleau, devant le roi Louis-Philippe 1er, qui s’est engagé auprès de Victor Schoelcher dans la lutte pour l’abolition de l’esclavage, qui s’est mis à dos une bonne partie du clergé catholique en suscitant des remous jusqu’au Vatican, qui termine son ministère en Haïti, en jouissant parfois des bonnes grâces de l’Empereur Soulouque 1er et de son épouse Adélina, cette histoire mérite un sérieux détour…
Article publié pour la première fois dans le N°1 de L’incertain, Revue de création littéraire et critique. K.Editions, Fort-de-France, janvier-juin 2013. Le texte a été revu légèrement.
Ce texte correspond à une conférence donnée le 19 octobre 2009, au local de la Direction Nationale du Livre d’Haïti (DNL) et reprise à la Médiathèque de l’Institut français d’Haïti le 19 novembre 2009.
Les «Rencontres caribéennes de l’oralité» se sont déroulées du 21 novembre au 2 décembre 2012, au Centre culturel de rencontre du Domaine de Fonds Saint-Jacques, à Sainte-Marie, petite commune de la Martinique, gardienne des plus grandes traditions orales de l’île. Dans ce lieu, le réel et le merveilleux se font chair dans la bouche de quatre princes de la parole venant des quatre vents de l’archipel antillais : Hillary Laforce (Sainte-Lucie), Raphaël Anne-Rose (Guadeloupe), Ras Mo (Dominique) et Dédé Duguet (Martinique). Joujou Turenne, fille d’Haïti, amie du Vieux Vent Caraïbe sans doute, venue de Montréal, s’érige en unique princesse parmi ses frères d’histoires. Et le conte peut commencer…
Colette Nimar est une galeriste résidant en Martinique. Nous l’avions rencontrée en décembre 2004 dans son ancienne galerie – Art Pluriel – sise à Fort-de-France, en face de la Baie des Flamands. Elle nous parle de la peinture haïtienne pour laquelle elle a une affection particulière, sans oublier des peintres d’autres îles de la Caraïbe. C’était aussi l’occasion de nous mettre en garde contre le regard réducteur de Malraux (Voir: «Au-delà du regard de Malraux»).
Evelyne Trouillot avait très peu de temps pour échanger avec moi, quand je l’ai rencontrée à son hôtel, à Fort-de-France, au début du mois de février 2004. Son premier roman, Rosalie l’infâme, venait de paraître chez Dapper, fin 2003 (voir la note de lecture: «Soulever le voile du silence»). La fable serait une fenêtre ouverte sur un monde que l’on croyait déjà connaître: la société esclavagiste de Saint-Domingue. La romancière cherche, à travers ce récit, à se débarrasser de l’idée envahissante des héros – ceux qui ont fait l’histoire d’Haïti, en l’occurrence – en mettant l’accent sur une figure anonyme, une femme de surcroît: Lisette, l’esclave protagoniste-narratrice. Mais ici, il est surtout question d’interroger l’écrivain sur la mémoire et l’histoire de façon générale, dans le contexte haïtien.
L’historien haïtien, Pierre Buteau, à l’Atrium de Fort-de-France
Samedi, 4 Février, 2012 - 08:42
Cet article a été publié initialement dans les colonnes du quotidien haïtien Le Nouvelliste au cours de l’année 2001 sous le titre originel: «Une mémoire en colère». Il est diffusé ici, pour mémoire, après de légères corrections et amputations.
Premiers instituts d’apprentissage de la tyrannie en Haïti ?
Samedi, 4 Février, 2012 - 07:48
Article principal N° 2 du supplément mensuel Relire Haïti qui a été publié avec le soutien de France-Antilles de la Martinique; paru pour la première fois en février 2004 sous le titre: «Qui parle d’abus de mémoire en Haïti?» le texte a été revu, modifié, augmenté et actualisé.
Georges Castera et Lyonel Trouillot à Fonds Saint-Jacques
Dimanche, 22 Janvier, 2012 - 22:33
Note: Cet article-compte-rendu, légèrement modifié, a été publié dans les colonnes du quotidien haïtien Le Nouvelliste en 2001. Presque onze (11) ans après, je prends plaisir à le diffuser sur ce site, une façon de le partager à un plus large public, pour montrer que les questions liées à la langue créole en espace caribéen qui y sont évoquées, ce sont quasiment les mêmes qui alimentent actuellement le débat houleux sur la langue créole en Haïti, voire en Martinique, dans une incompréhension presque totale entre écrivains, linguistes, intellectuels et défenseurs de cette langue.
Nous avons rencontré le professeur Marcel Dorigny en septembre 2004, à son hôtel, du côté de l’ancienne route de Schoelcher, lors de son passage en Martinique, dans le cadre du colloque : «De Saint-Domingue à l’Italie, Moreau de Saint-Méry ou les ambiguïtés d’un créole des Lumières». C’était après le départ forcé de Jean-Bertrand Aristide d’Haïti le 29 février 2004 et la publication en mars de la même année de Haïti et la France, Rapport à Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, signé par Régis Debray1. L’historien faisait partie du «Comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes».
Nous avons rencontré le poète patriarche martiniquais le 20 Janvier 2004 à son bureau de maire honoraire, abrité à l’ancienne mairie de Fort-de-France. Le sage nonagénaire nous a reçu cordialement, ravi de rencontrer une fois de plus un homme du pays «où la négritude se mit debout pour la première fois». Sa mémoire et son esprit encore vifs l’emportent sur l’ouie qui lui joue parfois des tours. Il suffit d’évoquer Haïti pour voir briller à travers ses yeux et son sourire exquis une passion sublime, à nulle autre pareille.
En Haïti, tout repose sur un collectif-prison engluant
Mercredi, 21 Décembre, 2011 - 17:29
Son roman A l’angle des rues parallèles venait de paraître chez Vents d’ailleurs (2003), quand Gary Victor était invité par l’Association pour la Connaissance des Littératures Antillaises (ASCODELA), en Martinique. Garry Serge Poteau et moi-même avions rencontré l’écrivain le plus lu en Haïti au salon de l’Hôtel Galleria, le dimanche 9 novembre 2003. C’était l’occasion d’aborder avec lui, de façon détendue, les grandes thématiques de ce roman au titre combien énigmatique et symbolique qui semble prescrire une esthétique de la dégradation et de la déconstruction des mythes de l’espace haïtien.
Éloge de la littérature haïtienne et hommage à Dany Laferrière.
Mercredi, 7 Décembre, 2011 - 22:43
L’écrivain guadeloupéen, Maryse Condé, présidait le jury d’une soutenance de thèse à l’Université des Antilles et de la Guyane quand (un jour et un mois de l’année 2004), entre deux séances de travail, elle a voulu en toute sympathie nous dire sa perception de ce pays – Haïti – qui aurait pu être un phare dans la Caraïbe actuelle, selon elle.