Comment le bouddhisme peut-il engendrer la violence et la haine ethnique? C’est la question posée par la tragédie des Rohingyas de Birmanie. Pour le cinéaste Barbet Schroeder, converti au bouddhisme par idéal pacifiste, c’est la question de toutes les désillusions. Il y apporte une réponse désespérée dans «Le Vénérable W.», qui sort prochainement sur les écrans romands. Raphaël Liogier, sociologue des religions, documente le constat: le bouddhisme, que nous adorons idéaliser, n’échappe pas à la tentation fondamentaliste. Dans cette interview parue dans «L’Hebdo» le 21 mai 2015, il avertit: le cas de la Birmanie n’est pas isolé. Un pan-nationalisme bouddhiste anti-islam se développe en Asie du Sud-est. BON POUR LA TÊTE VOUS OFFRE CETTE INTERVIEW EN LIBRE ACCÈS
Israël s'est directement impliqué dans les crimes commis par le régime du Myanmar envers les Rohingyas.
La violence exercée par le gouvernement du Myanmar envers les musulmans de la minorité Rohingya s'est intensifiée. Environ 60 000 personnes ont récemment fui l'État de Rakhine, de peur de la violence croissante et de l'incendie de leurs villages. Pour le moment, 400.000 réfugiés musulmans du Myanmar vivent dans des camps à la frontière du Bangladesh.
Le moine Ashin Wirathu est le plus influent des prêcheurs de haine en Birmanie. Une haine anti-Rohingya et plus largement islamophobe, loin des idéaux de non-violence et de tolérance attachés au bouddhisme. Le charismatique leader religieux fait l'objet du dernier documentaire de Barbet Schroeder, "Le Vénérable W.", au cinéma depuis le 7 juin. A cette occasion, nous publions ici l'intégralité de notre reportage sur le bouddhisme radical au pays d'Aung San Suu Kyi.