Les créoles sont des langues réputées à morphologie réduite. En réalité, il y a lieu de distinguer un créole plus nucléaire (CPN) et un créole plus périphérique (CPP), l’adverbe « plus » utilisé ici servant à éviter toute réification de ce qui relève plus de la représentation et de l’artefact que de la réalité objective.
L’Éloge de la Créolité, paru sous la signature conjointe de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et moi-même, constitue le support emblématique du Mouvement de la Créolité. L’ouvrage est tout d’abord paru en 1988, chez Gallimard.
La question de l’identité n’a jamais été aussi cruciale qu’en ce moment de montée de l’identitarisme, idéologie particulièrement nocive à l’échelle de la planète.
Relancer la créativité linguistique créole est possible à la condition, il faut y insister, que cet effort s’inscrive dans une dynamique collective. Les raisons de croire à cette possibilités sont confortées par l’existence d’une richesse inexploitée parce que méconnue de potentialités du créole.
Le rapport à la terre constitue une des caractéristiques essentielles de la colonisation traditionnelle telle qu’elle a abouti à la formation de nos pays. Ce rapport, qui est avant tout d’appropriation individuelle, n’est pas étranger à la marchandisation.
Le choix par les élites guadeloupéennes, guyanaises et martiniquaises d’une décolonisation par intégration à la nation française est un choix tout à la fois paradoxal et inscrit dans une certaine logique historique. Nos pays sont en réalité en proie aux effets et méfaits d’une manière de néocolonialisme très singulier et très ambigu.