Y a-t-il un pays, en Europe, en Asie, en Amérique du nord et du sud ou dans le Pacifique, où l'on verrait le président de la République disparaître depuis...100 jours c'est-à-dire plus de trois mois sans que cela entraîne une crise institutionnelle ? Au Nigéria, deuxième puissance économique du continent africain (après l'Afrique du sud), important pays pétrolier et poids lourd démographique avec ses 190 millions d'habitants, cela est tout à fait possible : Muhammadu BUHARI, le président nigérien, âgé de 74 ans, reçoit des soins médicaux à...Londres depuis le 7 mai dernier. Et la population a beau manifester comme on le voit sur la photo illustrant cet article, cela n'y change rien. La banderole, en effet, déclare : "REVIENS OU DEMISSIONNE !".
Quant à l'Algérie, troisième puissance économique du même continent africain, elle aussi dotée d'importantes ressources pétrolières, elle nage carrément dans l'ubuesque avec un président, Abdelaziz BOUTEFLIKA, frappé par moult AVC et régulièrement transporté en urgence dans un hôpital...militaire parisien où on le rafistole et le renvoie au bled afin qu'il continue à jouer à la momie télévisuelle. En effet, il n'y a que sur le petit écran que le peuple algérien peut apercevoir, durant de très brèves minutes, les images pathétiques, voire dégradantes, d'un homme visiblement très affaibli par la maladie, incapable de bouger et dont les lèvres remuent à peine quand il prononce quelques mots. Ceux qui l'obligent à jouer ce rôle afin de protéger leurs intérêts d'oligarques n'ont que faire d'une jeunesse algérienne qui "tient les murs" ou qui rêve de traverser clandestinement la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.
Triste constat, affligeant constat quand on sait qu'il ne s'agit pas de deux petits pays peu peuplés et sans grande importance géopolitique ! Il s'agit de la deuxième et de la troisième puissances économiques du continent africain. Alors va-t-on encore et encore invoquer le néo-colonialisme, l'impérialisme, le sionisme, l'ultralibéralisme et tous ces "ismes" qui servent à masquer l'impuissance et la corruption d'élites auto-proclamées ?...