Alors qu'elle est étudiante à l'Université des Sciences Appliquées et des Arts de Hanovre, en Allemagne, Ksenia Kuleshova décide de travailler sur l'Abkhazie. Coincé entre la Russie et la Géorgie, au bord de la mer Noire, ce territoire hérite d'un statut disputé et n'est reconnu que par quelques États. «Les gens y vivent un peu comme dans une bulle parce que leur pays n'est pas reconnu. Ils essayent d'exister dans l'incertitude», raconte la photographe dont le travail Abkhazia est toujours en cours. «L’Abkhazie ne fait pas l’objet d’un traitement médiatique. C'est comme un endroit perdu sur la carte du monde.» Son projet est l'un des huit gagnants du concours Tokyo International Photography et fera l'objet d'une exposition en 2018 à New York, Sydney et Tokyo.
«Je suis russe et je voulais commencer un projet en lien avec mon pays et sa langue. Avant, l'Abkhazie était l'une des régions touristiques les plus appréciées de l'Empire russe et plus tard de l'Union soviétique. Elle figure aussi sur la liste des autres États fantoches russes. C'est un endroit perdu sur la carte du monde. Les gens y vivent un peu comme dans une bulle et essayent d'exister dans l'incertitude, dans un système qui n'a pas d'avenir. J'ai trouvé toutes ces questions politiques et sociales intéressantes et j'ai décidé de démarrer ce projet. Il n'y avait pas eu de grosses chutes de neige à Soukhoumi depuis près de huit ans quand j'ai pris cette image. Tout le monde allait dehors faire des bonhommes de neige, des batailles de boules de neige, ou juste se promener dans la neige.»