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Et si Marie-Jeanne faisait un dernier baroud d'honneur ?

Et si Marie-Jeanne faisait un dernier baroud d'honneur ?

  Chacun le sait, tout comme les organismes vivant, les organisations (état, parti politique, association etc.) finissent par mourir un jour. Par exemple, les partis d'obédience maoïste ou d'obédience gaulliste n'existent plus en tant que tels même si de temps à autre, il y a des références obligées (le plus souvent symboliques) à l'Ancêtre fondateur.

   Qui eut imaginé que le Parti socialiste français serait réduit à peau de chagrin ?

   Dans la configuration politique martiniquaise, trois grands partis semblent défier le temps : d'abord le PCM (Parti Communiste Martiniquais) et son presque centenaire hebdomadaire "JUSTICE" ; ensuite le PPM (Parti Progressiste Martiniquais), fondé en 1958 par Aimé CESAIRE et donc sexagénaire et le MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) bientôt quadragénaire.

   Organe de défense de la classe ouvrière avec son bras armé syndical, la CGTM, à l'époque où notre île était un vaste champ de canne à sucre, on a malheureusement oublié à quel point le PCM a été important pour la Martinique. C'était l'époque des salaires "lanmonné-kod" (dérisoires), des commandeurs d'habitation scélérats, des Békés ouvertement racistes et d'un Etat français contrôlant l'île d'une main de fer (cf. Ordonnance d'octobre 1960 permettant la mutation d'office en France de tout fonctionnaire exprimant des idées ou diffusant des écrits anticolonialistes). Les communistes, à l'instar d'André ALIKER, ont été des décennies durant aux premiers rangs du combat contre l'injustice et le colonialisme. Mais trois coups l'ont sérieusement ébranlé : d'abord, la démission de CESAIRE ; ensuite la tertiarisation inexorable de la société martiniquaise ; enfin, l'effondrement de l'Union soviétique, du Mur de Berlin et du monde communiste.

   Le PCM est encore debout, tenu par de vaillants militants âgés, mas pour combien de temps encore ?

   Quant au PPM, fondé par CESAIRE suite à sa démission du PCM, il a, lui aussi, joué un rôle important dans la défense de la classe ouvrière en permettant à cette dernière, chassée des campagnes à partir des années 60, suite à l'effondrement de l'industrie sucrière, de trouver refuge à la périphérie de Fort-de-France. Cette ville, dont CESAIRE fut le maire pendant plus d'un demi-siècle, était et demeure le fief du PPM. La base électorale de ce dernier se trouve justement dans ces nouveaux quartiers créés à la périphérie de la ville : Trénelle, Volga-Plage etc. Armé de l'idéologie de la Négritude et du SERMAC, le parti a joué un indéniable rôle de conscientisation de la population, en particulier dans les années 70-90. Mais, tout comme le PCM, il s'est retrouvé affaibli par plusieurs éléments : d'abord, son incapacité à s'étendre au-delà de Foyal (même s'il dispose ici et là__Marin, Basse-Pointe etc.__de quelques municipalités) ; ensuite, l'essoufflement de l'idéologie de la Négritude qui a fini par ressembler à un ronronnement lorsque celle de la Créolité a émergé en fin des années 80 ; puis, la mort du "Nègre fondamental", A. CESAIRE ; puis, l'éclatement du parti ou plutôt le départ de nombre de ses membres, notamment Claude LISE, qui s'en allèrent fonder le RDM ;  enfin, tout récemment, le positionnement pro-MACRON de certains membres éminents du PPM, ce qui a entraîné soit leur mise en retrait du parti soit leur départ (sans fanfare ni trompette).

   Le PPM est certainement en, bien meilleure santé que le PCM, mais est-il pour autant assuré de son avenir quand on voit qu'aucune personnalité d'envergure n'y a émergé aux côtés de son leader Serge LETCHIMY ? D'autant que l'incapacité du parti, lorsqu'il dirigeait le dernier Conseil régional (2010-2015), à solutionner des problèmes comme le lycée Schoelcher ou le TCSP, a entaché sa crédibilité. Sans compter ses accointances coupables avec l'ex-CEREGMIA, ce pseudo-groupe de recherches de l'Université dont les dirigeants ont été (et sont toujours) mis en examen pour rien moins que "détournements de fonds publics en bande organisée au détriment de l'Union Européenne".

   Enfin, le moins âgé des trois, le bientôt quadragénaire MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais), issu du Mouvement "La Parole au Peuple", est actuellement secoué par une grave crise puisque certains de ses militants n'ont pas hésité à faire appel à la justice française laquelle a désigné un administrateur provisoire chargé d'organiser une assemblée générale du parti qui se tient ce vendredi 07 septembre. Ce n'est évidemment pas la première crise qui affecte ce parti même si la presse en a fait moins état. ll y a eu le départ, au début des années 80, d'une trentaine de militants parmi lesquels Garcin MALSA ; ensuite, la mise à l'écart de Marc PULVAR, militant historique et par ailleurs secrétaire général avec Daniel MARIE-SAINTE, du syndicat CSTM qui fut longtemps le bras armé du MIM ; enfin, la fronde actuelle, menée d'une part, par des gens qui étaient conseillers régionaux et qui n'ont pas été retenus sur la liste d'alliance, GRAN SANBLE, mené par le MIM aux élections territoriales de décembre 2015 ; d'autre part, des ambitieux et des "jeunes" (pour la plupart quinquagénaires) qui trouvent que MARIE-JEANNE est trop vieux et qu'il devrait leur céder la place. Ils avaient même misé sur la condamnation de leur leader dans l'Affaire "GREEN PARROT", chose qui l'aurait contraint à démissionner de son poste de président de la CTM, allant jusqu'à organiser des réunions secrètes au cours desquelles les uns et les autres se partageaient déjà des postes. D'aucuns ont même eu le culot de traiter MARIE-JEANNE de "dictateur" sur les ondes, dictature contre laquelle ils et elles n'ont jamais protesté pendant dix ans, vingt ans, voire trente ans pour certains d'appartenance au MIM, profitant il est vrai de son charisme pour se faire élire ou de sa loyauté pour figurer sur une liste !!!

   Même question que pour le PCM et le PPM : le MIM parviendra-t-il à surmonter cette dernière crise comme il avait réussi à le faire pour les précédentes ? Pourra-t-il continuer à représenter un espoir pour les nouvelles générations ? Ou plus simplement, y aura-t-il deux MIM comme il y a le PPM et le RDM, le PCM et BATIR LE PAYS MARTINIQUE, le CNCP et le PALIMA, le MODEMAS et MOUN etc. ?

                                                                                             (première partie)

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