En réponse à la lettre ouverte (22 MAI : QUAND LE VICE CHERCHE A RENDRE HOMMAGE A LA VERTU) que je destinais au sieur Roger de Jaham à l’occasion de la commémoration du 22 MAI par l’association « Tous Créoles » (1), le 3 juillet , ANTILLA a publié « Roger de Jaham répond à Daniel Boukman ».
{{Si ou pa lévé wob lamarié, ou pa sav ki jipon i ni}}
Il y a dans cette réponse, l’ aveu du co-président de « Tous Créoles » écrivant, entre autres, « {nos 240 et quelques adhérents ne se sentent absolument pas concernés par la « problématique békée qui semble vous [« vous », c'est-à-dire moi Boukman] vous obséder : « Zafè Béké pa zafè nou » [« nous », c'est-à-dire l’ensemble des adeptes de « Tous Créoles »] } » Et le co-président de préciser « {Que ceux-ci [les Békés] soient impliqués hier dans l’esclavage ou aujourd’hui dans l’épandage aérien n’est assurément pas notre problème } »...Une telle déclaration, comme tant d’autres, dévoile le vrai visage de cette officine.
{{Konparézon pa ni sézon }}.
Au temps maudit de l’esclavage, nos ancêtres africains déportés recevaient de ceux qui les achetaient un prénom ou sobriquet qui les dépossédait de leurs noms patronymiques. Aux lendemains de la fin du système esclavagiste, les anciens « maîtres » békés, en complicité avec les agents chargés d’établir les registres d’état civil nommèrent d’autorité nos arrière- grands-parents.
C’est à un jeu similaire (je te dé-nomme et je te nomme et je te re-nomme) que le co-président de « Tous Créoles » s’est de nouveau livré (2) en précisant que sa réponse était « à l’attention de Daniel Blérald », insidieuse façon de me déposséder de mon pseudonyme (3) à partir duquel j’ai bâti ma carrière d’écrivain, affirmé mes prises de position culturelles et politiques.
Décidemment le dénommé Roger de Jaham, potomitan de « Tous Créoles », a du mal à se débarrasser de cette morgue héritée de ses ancêtres esclavagistes békés.
Schoelcher, ce 8 juillet 2014
Daniel Boukman.
(1)) In Antilla du 23 mai 2014
(2) Le 15 novembre 2012, dans le cadre de Droit de suite, émission TV réalisée sur Martinique 1ere par Nathalie Jos, cet individu avait déjà fait preuve à mon égard de la même arrogance
(3) C’est en octobre 1961, suite à mon refus de revêtir l’uniforme militaire français et de participer à la guerre coloniale d’Algérie, qu’au Maroc, j’ai rejoint le Front de Libération Algérien et reçu, en tant que Martiniquais, une formation militaire ; entrant en clandestinité, il m’était alors nécessaire de choisir un surnom ; j’ai opté pour celui de Boukman , cet esclave rebelle qui participa , le 4 août 1791, aux prémices de la guerre de libération nationale de Haïti ...Le choix d’un surnom visait à protéger ma famille des tracasseries des services de renseignements français, et si, aujourd’hui encore, je continue à m’appeler et à me faire appeler Boukman, c’est non seulement parce que c’est à partir de ce pseudonyme que je me suis construit , mais aussi, lors de mes activités publiques, en ne me réclamant pas de mon appellation familiale (sauf quand légalement obligatoire), j’évite d’embarrasser certains de ma famille qui ne partagent pas mes prises de position militantes d’indépendantiste martiniquais.