Le maire Front national Franck Biffaut a refusé d'organiser les célébrations dans la commune, dénonçant "une auto-culpabilisation permanente". François Hollande a déclaré que le maire de Villers-Cotterêts "devrait s'honorer" de célébrer cette journée.
Cela faisait sept ans que la commune participait aux cérémonies. Mais cette année, le nouveau maire FN a décidé refusé d'organiser les célébrations. Environ 300 personnes se sont cependant réunies ce samedi pour commémorer l'abolition de l'esclavage à Villers-Cotterêts, dans l'Aisne et protester contre la décision de l'élu. Alors
Sous une pluie battante, de nombreux représentants d'associations et syndicaux, élus et hommes et femmes de toutes origines se sont réunis à 11H00 devant une plaque apposée au 41, rue du Général Mangin, où mourut en 1806 le général Dumas, né esclave à Saint-Domingue et père d'Alexandre Dumas. Alors que la commune organisait depuis 2007 des cérémonies chaque 10 mai, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage, le nouveau maire FN, Franck Biffaut, avait annoncé qu'il ne ferait rien cette année, dénonçant "une auto-culpabilisation permanente".
"C'est une manifestation politique, fourre-tout"
"Franck Briffaut s'est déshonoré en refusant de commémorer officiellement l'abolition de l'esclavage (...). Le Front national s'est déshonoré en ne le désavouant pas, car devant cette plaque apposée en 2006, 8 ans durant, les maires de Villers-Cotterêts de droite comme de gauche sont venus commémorer l'abolition de l'esclavage", a lancé au micro Claude Ribbe, président de l'association des Amis du général Dumas. "Qu'on ne nous parle pas de refus de la culpabilisation. La culpabilisation, c'est quand on se cache comme le fait le maire de Villers-Cotterêts aujourd'hui. Quand on se cache, c'est qu'on a quelque chose à se reprocher!", a encore lancé l'écrivain et réalisateur, vivement applaudi.
Une journée pour se souvenir de l'abolition de l'esclavage
Selon un décret de 2006, chaque année une cérémonie doit être organisée le 10 mai à Paris, dans chaque département (avec le choix du lieu par le préfet) "ainsi que dans les lieux de mémoire de la traite et de l'esclavage". Or, pour des associations comme celle des Amis du général Dumas, leur ville est un lieu de mémoire, puisque Villers-Cotterêts abrite la tombe du général Dumas.
Depuis le jardin du Luxembourg où il célébrait cette journée, François Hollande a déclaré que le maire de Villers-Cotterêts "devrait s'honorer" de célébrer cette journée. "Aujourd'hui, tout le monde devrait célébrer le Général Dumas, notamment son maire qui devrait s'honorer d'être dans une manifestation pour célébrer un des citoyens les plus illustres de cette ville" a précisé le président de la République.