Au lieu de faire des émissions sérieuses en créole, certaines radios et télés utilisent notre langue pour faire rire ou parfois même pour se livrer à des exercices de grivoiseries à l'aide du micro-trottoir comme dans la vidéo ci-après. Sans faire aucunement preuve de pudibonderie, on ne peut que réprouver le fait que notre langue, "zépon natirel nou" comme disaient nos anciens, soit ainsi cantonnée dans le registre du "koké" ou du "bonda".
Pourtant, il y a une foultitude de sujets qui pourraient aisément être traités en créole, par des spécialistes de chacun de ces sujets, et cela en veillant autant que faire se peut à utiliser un créole correct. Correct dans le sens ou, pour ne prendre que cet exemple, ni le "que" ni le "de" n'existent en créole : "Man ka pansé que i ké vini oswè-a" ou "Té ni an gran kantité de moun andidan-an" sont des entorses graves à la syntaxe du créole telle qu'elle est décrite par nos linguistes (Jean Bernabé, Robert Damoiseau etc.).
Voici quelques sujets d'émissions sérieuses qui pourraient utiliser le créole :
. Bondié-Kouli : an lot manniè gloriyé Bondié.
. Lasotè : tjenbé larel atè lakanpay.
. Kréyol adan chanté zouk-lov, chanté régé ek chanté raga.
. Tjenbwazè, manntò, doktè-fey, séansié.
. Konmes zeb ek krak nan péyi-a etc...etc...
Ce n'est pas avec du "Man Lasko ké doubout" qu'on parviendra à sortir notre langue du marasme dans lequel elle est malheureusement plongée depuis trois décennies...