Jeudi 3 mai, à 18h 30, à l’ATRIUM, devant un public d’environ 80 personnes, Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT, auteurs de l’ouvrage {Chronique d’un empoisonnement annoncé} (édit. L’Harmattan), ont remis leur tablier à l’occasion de la création de l’A. N. C. (Association Non au Chlordécone). En effet, les deux auteurs n’ont pas voulu faire partie du Conseil d’Administration de 11 membres et du Bureau de 7 membres qui a été élu ce soir-là par les participants. Louis BOUTRIN a déclaré à cet égard :
« Raphaël Confiant et moi-même estimons avoir fait notre travail d’information sur le scandale du chlordécone. Non seulement, nous avons publié l’ouvrage que vous connaissez, mais nous avons animé pas moins de 6 conférences publiques au Conseil Régional, au Morne-Rouge, au Carbet, au Lorrain, à l’Université Antilles-Guyane en Guadeloupe etc... Nous avons même fait une conférence de presse à l’assemblée nationale en présence de Corinne Lepage (UDF) et Alain Lipietz (les Verts). Désormais, le relais doit être pris par d’autres que nous, d’autant que nous sommes membres d’une organisation politique et qu’il y a des échéances électorales très proches. Nous ne souhaitons pas qu’un amalgame soit fait entre notre combat contre le chlordécone et notre action politique. »
Quant à Raphaël Confiant, après s’être réjoui de l’engagement de nombreux agriculteurs à animer l’A. N. C. et de la présence de 2 représentants du collectif qui, en Guadeloupe, a porté plainte contre l’Etat pour empoisonnement, il a ajouté :
« Les pressions et menaces de toutes part qui sont faites à l’encontre de Louis Boutrin et de moi-même ne nous impressionnent pas. Nous avons mené et nous continuerons à mener un combat à visage découvert contre les tentatives de génocide perpétré par le colonialisme français à l’endroit du peuple martiniquais. L’empoisonnement par le chlordécone pendant 30 ans relève du crime contre l’humanité et comme tel il est imprescriptible. Nous irons jusqu’au bout quoi qu’il nous en coûtera ! »
Me Germany, l’un des deux avocats qui soutient ce combat, est longuement intervenu pour réexpliquer les différentes formes de plaintes qui pourront être déposées par l’A. N. C. et a lu une proposition de statuts dont chaque article a été discuté en public, amendé puis voté, le plus souvent à l’unanimité. De nombreux participants ont ensuite pris la parole pour demander davantage de précisions sur des points techniques ou juridiques avant qu’un appel soit lancé pour des candidatures au Conseil d’Administration de l’ANC. 11 personnes, parmi lesquelles 6 agriculteurs, se sont portées volontaires, un médecin, un écrivain, une femme au foyer etc…
Des décisions ont été aussitôt prises suite à l’élection de ce conseil et de son président, Georges Emmanuel GERMANY, parmi lesquelles :
- porter plainte sitôt l’association déclarée en préfecture
- accepter l’offre d’hébergement de l’A. N. C. au local commun des associations Ecologie Urbaine et Bannzil Kréyol à Schoelcher
- organiser {{une marche à Fort-de-France le jeudi 24 mai}}, le jour même où en Guadeloupe, la plainte déposée par le Collectif guadeloupéen sera une nouvelle fois examinée au Tribunal de Basse-Terre.
Tous les participants ont convenu qu’il était indispensable que le combat anti-chlordécone soit mené la main dans la main avec les Guadeloupéens, chose qu’ont approuvé les 2 représentants de la Guadeloupe présents dans la salle.
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