Chacun se souvient de l'euphorie qui avait accompagné l'alliance pas si insolite que cela entre les six partis constituant le "Gran Sanblé" et la Droite de "Ba Péyi-a an Chans".
Pas si insolite parce que la gauche autonomiste et le PPM avait déjà eu l'occasion de faire alliance avec une fraction de la Droite (Osons Oser, Parti Régionaliste Martiniquais etc.). Rien de bien nouveau sous le soleil tropical donc ! Sans remonter au fameux "Bout de Chemin avec l'Usine" de Joseph Lagrosillière au début du XXe siècle, on ne compte plus ce genre d'alliances dans la vie politique martiniquaise.
Les 6 donc (MIM, RDM, PCM, PALIMA, CNCP et MARTINIQUE-ECOLOGIE) du "Gran Sanblé" avaient signé en décembre 2015, au soir du premier tour de la toute première élection territoriale, non pas une alliance mais un "PACTE DE GESTION", avec BA PEYI-A AN CHANS, chose qui avait permis à cette nouvelle configuration d'obtenir une victoire écrasante au second tour : Alfred MARIE-JEANNE avait devancé Serge LETCHIMY de 15.000 voix. Pacte de gestion visant à relever la Martinique suite à la gestion catastrophique de feu le Conseil régional par le PPM lequel avait laissé 80 millions d'euros de déficit. Ce pacte avait une clause ou plutôt comportait un prix pour le "Gran Sanblé" : ne pas soulever la question du statut de la Martinique pendant toute la durée de la mandature. Chose qui a été scrupuleusement respectée !
Mieux : au moment de la répartition des postes de responsabilité, la plupart de ceux qui relèvent du secteur économique furent attribués à BA PEYI-A AN CHANS. Ce dernier donc était objectivement le mieux servi des désormais 7 partis aux affaires. Pendant 4 ans, aucun conseiller de ce parti n'émit la moindre protestation contre la gestion du président de la collectivité. Au contraire, d'aucuns multipliaient selfies énamourés avec Chaben ou déclarations enthousiastes ! Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à cette année, la cinquième de la mandature donc, au cours de laquelle, le leader de BA PEYI-A AN CHANS se mit à d'abord ruer dans les brancards, puis à dénoncer son allié du GRAN SANBLE et notamment le leader de ce dernier, A. Marie-Jeanne. BA PEYI-A AN CHANS a donc mis 5 ans pour découvrir que ce dernier était "un autocrate", "un dictateur", "un autiste" etc. !!! Un "dictateur" qui refuse de faire un emprunt de 400 millions d'euros pour relancer l'économie martiniquaise mise à mal par l'épidémie de covid-19 et qui refuse de verser 225.000 euros à un Béké pour l'achat d'une parcelle de terre agricole qui permettrait d'améliorer la distribution de l'eau vers le centre et le sud de la Martinique. Pas besoin d'être "grangrek" pour comprendre que ces accusations cachent en réalité la volonté de BA PEYI-A AN CHANS de reprendre ses billes avant la fin de la mandature, cela en vue des prochaines élections territoriales de mars ou juin prochain. Cette violation du pacte signé en 2015 porte un nom : TRAHISON.
Quand on signe un pacte, on le respecte jusqu'au bout !
Sinon au sein même du "Gran Sanblé" sont apparues deux autres fractures toute aussi graves : d'abord, celle de dissidents du MIM partis créer un nouveau parti sous la houlette du dauphin putatif de Chaben ; ensuite, celle du RDM dont le président, par ailleurs président de l'Assemblée territoriale, n'accepte plus le rôle de simple passeur de parole lors des audiences selon ses dires et réclame une répartition équilibrée du pouvoir entre Chaben et lui. Au premiers, les dissidents du MIM, on peut adresser le même constat qu'à BA PEYI-A AN CHANS : quad on signe un pacte, on se doit de le respecter jusqu'au bout. Or, ces personnes sont allées jusqu'à envisager de voter une motion de défiance en vue de renverser Marie-Jeanne et le Conseil exécutif. Cet acte digne de Brutus n'a pu être empêché que parce que l'opposition PPM/EPMN avait refusé de s'y associer !!!
Quant au RDM et son président, ils savent pertinemment que Marie-Jeanne n'est pas responsable de l'architecture de la CTM laquelle avait été conçue pour et par le PPM, ce dernier s'estimant sûr de remporter les élections de décembre 2015. Que cette architecture soit à revoir comme cela a été le cas en Corse, personne ne le nie, mais de là à transformer chaque plénière tantôt en mur des lamentions tantôt en champ de foire, il y a un pas que seuls des irresponsables peuvent franchir. Sans compter que c'est le "dictateur" Chaben qui avait sauvé Claude Lise de la noyade politique en 2015. Et comme pour BA PEYI-A an Chans, comme pour les dissidents du MIM : quand on signe un pacte, on le respecte jusqu'au bout.
Il est donc remarquable qu'en dépit de ce contexte délétère, les 5 partis du GRAN SANBLE, dont ne fait plus partie le RDM, ont continué sereinement, consciencieusement, efficacement à travailler pour le pays Martinique comme chacun peut le constater tous les jours dans toutes sortes de domaines : économie, transport, pêche, agriculture, travaux publics etc.
LE PEUPLE JUGERA LE MOMENT VENU !
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