Ce roman Verre cassé (Collection Points n° P1418) est écrit sans le moindre point, ce qui ne nuit pas à la lisibilité du texte. Le récit est enlevé même si chaque page est truffée de références diverses, les principales étant des titres de romans que les lecteurs avertis détecteront au fur et à mesure. En dehors de l’aspect ludique du procédé stylistique, Alain Mabanckou attire notre attention sur le fait qu’en ce début de XXI siècle, un écrivain a forcément conscience de mettre ses pas dans ceux de ses innombrables prédécesseurs.
Cette nouvelle de 90 pages écrite par Rebecca H. Davis, en 1861, étonne par sa puissance d’évocation et son humanité à une époque où, aux Etats-Unis, le capitalisme triomphant exploitait les pauvres gens dans la touffeur d’usines broyeuses de vies humaines.
Jusqu’en 1965, aucun rabbin ne s’était distingué comme enquêteur dans un roman policier. Harry Kemelman (1908-1996) combla ce manque en créant le personnage de David Small, lequel soupçonné de meurtre dans On soupçonne le rabbin se vit contraint de mettre en pratique son sens de la déduction. Le roman fut couronné par le Prix Edgar Poe du meilleur premier roman et l’auteur fit mener à son héros d’autres enquêtes toujours abouties grâce notamment aux Ecritures Saintes mises au service de la justice.
Guo Xuebo est né en 1948 dans une savane de la Mongolie intérieure. Les Mongols sont des nomades respectueux de la nature qui vivent dans des tentes, utilisent comme combustibles des herbes sèches ou des excréments, ils ne coupent jamais d’arbustes. Mais l’industrialisation et l’agriculture moderne ont raison peu à peu de leur souci atavique de préserver leur environnement. Les steppes défrichées et cultivées sans résultats probants par manque d’eau sont très vite remplacées par le désert.
L’écrivain chinois Liu Xinwu est né en 1942. Au terme d’une quinzaine d’années passées à enseigner, il publie en 1977, une nouvelle intitulée Le professeur principal grâce à laquelle il accède d’emblée à la notoriété dans son pays. Ce texte met en évidence des problèmes conflictuels dans le cadre d’un lycée et au terme de la Révolution culturelle, il réhabilite la notion de droit à l’amour. De l’avis même de l’écrivain, cette nouvelle peut paraître dépassée mais au moment de sa publication, elle a brisé un tabou. Elle a initié une littérature dite «des cicatrices ».
Liao Zixin grandit au Laos qu’elle quitte en 1976 pour s’installer à Macao. Critique, essayiste, romancière, elle écrit Les hallucinations d’Ao Ge (Chine en poche, 57 pages), en 1999, l’année où Macao est restitué à la Chine après plus de quatre siècles de présence portugaise.
Son séjour à Matouba (Guadeloupe), en 1859, lui inspire « Nuit des tropiques »
Louis Gottschalk est né en 1829 à la Nouvelle Orléans vendue par la France aux Etats Unis vingt ans plus tôt. Une ville cosmopolite où on parle anglais, espagnol mais surtout français et créole. Son père est un homme d’affaires juif espagnol et sa mère une blanche de Saint-Domingue. L’enfant fait montre d’une grande précocité musicale, il est envoyé en France à l’âge de treize ans. Il est avec le jeune Camille Saint-Saëns (7 ans), l’élève de Stamaty et Chopin lui prédit un bel avenir. Dés 1849, Gottschalk connait la gloire en tant que pianiste virtuose et compositeur.
Moussa Konaté (1951-2013) est un écrivain et éditeur malien.
Diplômé en lettres de l’Ecole normale de Bamako, il a enseigné plusieurs années avant de se consacrer, en 1981, à l’écriture. Il est l’auteur de nombreux romans, de nouvelles, d’ouvrages pour la jeunesse, d’essais politiques et sociaux, de pièces de théâtre. Il a fondé en 1997, dans son pays, les éditions du Figuier et il a été directeur de l’association « Etonnants voyageurs Afrique » Il est aussi connu pour la publication de plusieurs romans policiers qui relatent les enquêtes du commissaire Habib. L’empreinte du renard (Editions Points, coll. « Policier » no P1692) est le troisième volet des enquêtes menées par le commissaire Habib après L‘assassin du banconi suivi de L’honneur des Keita.
J’ai publié cet article intitulé « Un écrivain prometteur », en 1992. Accompagné d’un entretien, il est, sauf erreur, le premier consacré, en Guadeloupe, à Gisèle PINEAU.
Après avoir publié des ouvrages écrits en créole (Jou baré, Jik dèyè do bondyé,Bitako-a, Kod yanm et Marisosé), Raphaël Confiant publie en français, chez Grasset, Le nègre et l’amiral. En 1988, il obtient le Prix Antigone après avoir été sélectionné également pour le Prix Renaudot, le Prix Interallié et le Prix du Premier roman. En 1991, il publie chez le même éditeur, Eau de Café, pour lequel il obtient le Prix Novembre, attribué à un auteur jugé digne du Goncourt et ne l’ayant pas obtenu.
Dans un entretien mené par l’universitaire Eduardo Mendieta, intitulé Les goulags de la démocratie, Angela Davis s’attache, en 2005, à mettre en évidence le rôle joué par la prison dans son pays, non seulement dans la répression politique mais aussi dans l’expression du racisme.
Le récit se développe autour de l’évolution sociétale de l’immeuble Yacoubian, construit en 1934, et qui va se transformer au fil de l’histoire contemporaine de l’Egypte.
Isaac est né d’une mère libanaise, chanteuse. Il éprouve une passion quasi incestueuse pour elle. Une femme narcissique, qui aime la gloire et plaire aux hommes, aux hommes riches car à ses yeux, « le bonheur sans argent n’existe pas ».
En 1927, la première anthropologue afro-américaine, Zora Neale Hurston (1), entreprend de rencontrer pour l’interroger le dernier survivant connu (2) de la dernière cargaison humaine d’un bateau négrier – le Clotilda (3). Il vit alors depuis près de soixante-dix ans en Alabama, une terre demeurée étrangère et hostile. Zora devient une amie à laquelle il se confie lors de moments privilégiés.
Henry Corenthin est né à Port-Louis (Guadeloupe), le 21 janvier 1924. En 1938, il fait son entrée au Lycée Carnot. En classe de première, il se classe deuxième (sur le plan national) au prestigieux Concours Général. Doué pour les études, il l'est aussi pour les disciplines sportives, il excelle en athlétisme. Son éveil sur le plan politique prend corps lors des événements de résistance survenus à Port-Louis en 1943. Le 30 avril, les opposants à Vichy veulent s'insurger, la répression fait des morts et des blessés.
L’ouvrage de Jean-Claude GUILLEBAUD est passionnant y compris pour les pacifistes convaincus, à condition quand même qu’ils aient la soif d’apprendre. L’auteur nous propose en effet une fresque bâtie sur l’étude érudite et l’analyse des manifestations et des représentations de la guerre. Nous en sommes témoins, c’est la guerre qui construit l’Histoire des peuples.
J’ai regardé dernièrement un clip vidéo dans lequel Jocelyne Béroard chante « an limiè » avec comme invitée (featuring), Sista Tchad. Je me suis souvenue qu’il y a longtemps, j’avais rencontré cette Guadeloupéenne chanteuse de musique dancehall. Un jour, elle avait vu se produire sur une plage deux Martiniquais, qui « mettaient le feu ». Elle s’était dit qu’elle devait « sauver l’honneur du pays ». Pour pouvoir chanter avec eux, il lui avait fallu s’imposer. Son récit m’avait fait sourire et à l’époque, pour m’amuser, un peu comme un exercice de style, j’avais écrit ce texte.
En 1992, l’écrivain Patrick CHAMOISEAU reçoit le PRIX GONCOURT pour un livre dense et puissant intitulé Texaco. Il y superpose à l’histoire événementielle coloniale de son pays, une sorte d’anti-histoire, celle du peuple martiniquais telle qu’elle a été vécue par les plus humbles depuis les dernières années de l’esclavage jusque dans les années 80.
Le Guyanais René MARAN (1887-1960), administrateur colonial en AFRIQUE, était un. Français convaincu, assimilationniste. Mais il fut le premier fonctionnaire à avoir dénoncé les méthodes de coercition et d’exploitation des populations africaines au nom d’une prétendue civilisation. Il obtint le PRIX GONCOURT 1921 pour son roman intitulé Batouala dont la préface fit scandale. Charles ONANA, journaliste d’investigation et essayiste, nous raconte sa vie.