Piero Rainero, ancien élu communiste de Quimper (Finistère), a tenu à revenir sur l’engagement des élus communistes bretons pour la langue bretonne, « un point d’histoire trop méconnu » selon lui.
Alors que le Parlement adoptait jeudi 8 avril 2021 la proposition de loi sur la Protection et la promotion des langues régionales portée par Paul Molac, l’ancien élu communiste de Quimper (Finistère) Piero Rainero a souhaité revenir sur l’engagement historique des élus communistes bretons pour la langue bretonne.
Un texte de loi « en avance sur son époque »
Il rappelle que dès 1947, six députés communistes bretons avaient déjà soumis une proposition de loi visant à organiser un enseignement de la langue bretonne et à développer toutes nos richesses culturelles. [Ils] se référaient aux valeurs de la Résistance, fortement enracinée dans la Bretagne bretonnante et s’inscrivaient dans une démarche transpartisane.
Le texte proposé par ces élus bretons s’articulait autour de plusieurs propositions : Abroger l’interdiction du breton dans les écoles publiques ; favoriser l’emploi du breton en classe chaque fois que cela pouvait être profitable à l’enseignement ; initier à la culture, à la littérature, aux arts populaires bretons ; prévoir la budgétisation d’achat d’ouvrages sur la richesse culturelle bretonne dans les établissements publics ; mettre en place des cours de breton dans les écoles normales (Saint-Brieuc, Quimper, Brest et Vannes) dès la rentrée de 1947 pour former les enseignants ; assurer l’ouverture de cours facultatifs de breton dans les collèges et lycées ; accorder la possibilité de prendre le breton comme seconde langue, ou en épreuve facultative, au baccalauréat dans l’académie de Rennes.
Pour Pierre Rainero, ce texte de loi était très en avance pour son époque ».
« Espérons que la loi portée par Paul Molac connaîtra un meilleur sort »
Mais en définitive, « après bien des manœuvres et des atermoiements, c’est finalement sous la signature de Maurice Deixonne [élue socialiste du Tarn] que fut présentée en 1951 la proposition de loi qui porte son nom. Le contenu de la loi Deixonne était très largement en retrait par rapport à l’ensemble des propositions communistes de 1947, ce qui provoqua alors des débats assez vifs entre communistes et socialistes », rapporte Piero Rainero.
À l’ancien élu quimpérois de conclure : « Espérons que la loi portée par Paul Molac connaîtra un meilleur sort que celles qui l’ont précédée. Car la vigilance s’impose, des ministres importants du gouvernement du président Macron ont exprimé clairement leur désaccord avec ce texte dont ils ne voulaient même pas qu’il soit débattu par les députés. »
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