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Y A-T-IL DES "BATEYS" DANS LE NORD DE LA MARTINIQUE ?

Y A-T-IL DES "BATEYS" DANS LE NORD DE LA MARTINIQUE ?

  Pour le commun des mortels qui ignore sans doute ce mot, un "batey" est une sorte de grande Rue-Cases-Nègres, peuplée par des coupeurs de canne haïtiens immigrés en République Dominicaine. 

   Dans d'immenses plantations, dont certaines font 1.000 hectares, ces personnes venaient travailler chaque année au moment de la récolte à l'époque de François DUVALIER, au tout début des années 60 donc. Au bout d'un demi-siècle, leurs descendants ont fini par faire souche en terre dominicaine, mais ne disposant plus d'aucune nationalité__ni haïtienne ni dominicaine__ces sans-papiers sont devenus une main d'œuvre taillable et corvéable à merci au seul profit du patronat dominicain.
   Victimes de racisme, sous-payés, mal alimentés et soignés, les travailleurs des "bateys" se trouvent quasiment réduits en esclavage et ne trouvent pour les défendre que certaines ONG ou associations caribéennes. Dont certaines martiniquaises qui sont très actives, ce qui est une excellente chose. Mais on peut se demander si à trop scruter la paille qu'il y a dans l'œil du voisin, on n'oublie pas la poutre qui se trouve dans le nôtre. En effet, depuis une bonne quinzaine d'années, des travailleurs haïtiens sont embauchés en masse dans des plantations de Saint-Pierre, du Prêcheur, de Morne-Rouge, de l'Ajoupa-Bouillon, de Basse-Pointe et du Lorrain. Cela par des Békés mais aussi par des gens de couleur. De plus en plus  même, des terrains chlordéconés leur sont loués et comme les Haïtiens sont de gros travailleurs, rien d'étonnant à ce que leurs productions inondent les marchés des bords de route et même certains marchés officiels comme à Fort-de-France ou au Lamentin.
    Nos planteurs rétorqueront que cela fait longtemps qu'ils ne trouvent plus d'ouvriers agricoles martiniquais pour travailler sur leurs plantations et que par conséquent, ils sont bien obligés d'embaucher des étrangers. Sauf que ce n'est pas ce qui leur est reproché ici mais bien :
 
   . d'embaucher préférentiellement des gens en situation irrégulière, entrés clandestinement en Martinique (les côtes du Prêcheur sont ainsi très animées certaines nuits mais apparemment les autorités l'ignorent) et qui peuvent dès lors être payés au lance-pierre. Vivant dans  la crainte d'être découverts, ces gens acceptent des salaires qu'en effet, aucun Martiniquais n'accepterait. On n'est pas très loin des bateys  dominicains !
 
   . de louer à certains d'entre eux des terres dont les propriétaires martiniquais (békés ou non) savent pertinemment qu'elles sont impropres à la culture des légumes-racines et même à certains fruits selon une étude scientifique récente car bourrées de chlordécone, perchlordécone, paraquat etc..., bref tous ces pesticides que de nombreux pays, notamment les Etats-Unis, ont banni à cause de leur toxicité tant pour l'homme, l'animal, que la nature.
  
   Il ne saurait être question de stigmatiser les travailleurs haïtiens, mais bien ceux qui profitent de leur détresse et qui sont des Martiniquais. Sans même parler de ces villes, notamment le chef-lieu, où vit une importante communauté haïtienne dont un certain nombre de nationalité française, dont les édiles, pour des raisons bassement électoralistes, autorisent tout et n'importe quoi au niveau du petit commerce au risque de provoquer de graves conflits avec des Martiniquais exerçant dans le même secteur d'activité. Ces conflits sont latents et éclatent parfois au grand jour jusqu'au moment où, comme on dit vulgairement, ça va péter.
   L'immigration est une excellente chose pour un pays comme la  Martinique qui non seulement détient le record de la plus faible population immigrée de France et de Navarre soit 3% de la population, mais qui, en outre, subit une grave crise démographique liée d'une part à une natalité en berne et de l'autre, au départ sans espoir d'alé-viré, contrairement à ce que veut faire croire une certaine sénatrice apparemment au mieux avec la caste békée, de presque 4.000 jeunes chaque année. Une excellente chose, oui, mais à la condition qu'elle soit encadrée, officialisée et non semi-clandestine ou carrément clandestine comme c'est, hélas, le cas présentement. A ce niveau nos élus ont un rôle à jouer, notamment nos parlementaires, qui devraient, par exemple, proposer à l'Etat français d'alléger les formalités d'immigration au moins pour les Caribéens qui nous sont les plus proches culturellement : Haïtiens, Saint-Luciens et Dominiquais. Et cela sur dix ans seulement : 2020-2030.
   Régularisé, muni de papiers en règle, l'immigré ne pourra plus être exploité sans vergogne en milieu rural comme c'est le cas aujourd'hui et il ne sera pas tenté, en milieu urbain, de chercher à en imposer à la population autochtone en usant de moyens pas très légaux qui forcément, un jour, ou l'autre, provoqueront des conflits ouverts ave cette dernière.
   Certains de nosplanteurs et de nos politiques jouent donc avec le feu en laissant perdurer l'inadmissible situation actuelle ou en fermant les yeux...

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