Il déclarait ceci lors de l'inauguration de l'usine flambant neuve chargée de le produire :
"On va faire connaître au monde entier les gélules produites à partir de plantes locales. On peut changer le monde à travers la nature, les ressources naturelles et les savoir-faire malgaches."
Discours dithyrambique qui dissimulait le fait qu'aucun des protocoles pharmaceutiques, aucun des dispositifs scientifiques habituellement mis en place pour tester l'efficacité d'un médicament, n'avait été appliquée aux gélules de CVO X obtenues à partir d'une plante appelée "Artémisia". Nombre de pays du sud, notamment africains, se sont empressés de le commander, oubliant que si toute pharmacopée locale est digne d'intérêt, si elle peut soulager des maux et parfois les guérir, elle ne saurait échapper aux procédures d'évaluation de la science. Il est certes vrai que nombre de médicaments sont tirés de plantes, notamment tropicales, mais le produit final qui est vendu en pharmacie a été transformé, dosé, évalué, toutes choses dont sont évidemment incapables le guérisseur de village ou le docteur-feuilles.
Si bien qu'on apprend aujourd'hui, dans un communiqué du syndicat des enseignants chercheurs de Madagascar, que 6 de leurs collègues viennent de succomber au covid-19, cela dans deux universités différentes, celle de Mahajanga et de Toliara. Sans compter toutes les personnes anonymes et qui n'ont pas Bac +8 (comme les enseignants-chercheurs) qui ont subi le même sort dans l'anonymat total !
La science n'a rien à faire avec la politique et l'idéologie. De plus, elle est universelle et n'appartient en propre à aucun ni aucune région du monde. Inutile donc de se hausser du col et de faire des annonces fracassantes pour faire croire qu'on a trouvé un remède-miracle alors même que ce dernier n'a jamais été évalué !
Ceci est valable pour nous aussi aux Antilles...
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