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Une leçon pour les États-Unis : la réponse de Cuba aux ouragans

Une leçon pour les États-Unis : la réponse de Cuba aux ouragans

Comment une petite île des Caraïbes, avec peu de ressources, s’y prend pour protéger sa population des conditions météorologiques extrêmes mieux que certains des pays les plus riches.

La préparation et la prévention sont des qualités emblématiques de la Révolution cubaine. Elles sont évidentes dans le secteur médical, éducatif et la politique environnementale et l’ont été à Playa Giron en 1961. Un domaine souvent négligé, où ces deux qualités assurent le bien-être des familles cubaines, est le développement d’un plan d’évacuation en cas d’ouragan.

En tant qu’événement ponctuel, maintenant une tempête tropicale, Harvey continue à faire des ravages à Houston et dans d’autres régions du Texas et de la Louisiane. À la veille du douzième anniversaire de l’ouragan Katrina, teleSUR a rencontré Gail Reed. Elle est rédactrice en chef de Medicc Review, une revue d’évaluation par les pairs de la santé et de la médecine en Amérique latine, dans les Caraïbes et dans d’autres pays en développement, et journaliste ayant passé plus de trente ans à Cuba. Nous voulions avoir sa vision des plans locaux de préparation et de prévention de Cuba comparés aux efforts faits pour secourir les sinistrés étasuniens, et comment ces mesures distinctes sauvent des vies ainsi que des biens pendant les grandes tempêtes.

Notre conversation a commencé par l’expression par Reed de sa solidarité avec les populations du Texas et de la Louisiane, ainsi qu’avec les premiers intervenants, soulignant que leur situation difficile face aux inondations catastrophiques causées par l’ouragan Harvey est « impardonnable ».

Elle a continué en détaillant la préparation et la réponse intersectorielles de Cuba aux ouragans, qui comprend l’éducation, la répétition des exercices, et comment les forces de défense civile relativement modestes du pays sont déployées au niveaux provincial, municipal et local lorsqu’une tempête est détectée. Reed a souligné que tandis que « les ouragans vous avertissent plusieurs jours à l’avance », le gouvernement cubain « donne sept jours d’avertissement » pendant lesquels les communautés ont de multiples occasions pour se préparer au pire.

Elle a relevé que les dirigeants locaux sont les protagonistes de « processus d’alertes aux catastrophes basés sur des exercices constants », qui prennent place à la rubrique « réduction des risques » dans chaque province, ville, bourgade et village.

Ces exercices permanents sont associés à une réponse intégrée des services d’incendie, de santé, des transports et d’autres services publics vitaux. Avant tout, « Cuba met un accent énorme sur l’éducation de la population » pour garantir la  sécurité des communautés et des familles, en particulier les plus vulnérables.

« Un chauffeur de taxi peut vous dire ce qu’est un ouragan de force 5 sur l’échelle Saffir-Simpson et il vous donnera une conférence complète sur ce qu’il faut faire pour se préparer », a expliqué Reed.

La journaliste a également relevé que Cuba ne parle plus d’évacuation mais se concentre plutôt sur la « protection », qui inclut le renforcement d’une « école locale » capable d’accueillir les communautés locales et les animaux de compagnie.

Elle a dit que contrairement aux populations du Texas et de la Louisiane touchées par la tempête tropicale Harvey, qui doivent demander une aide fédérale, les Cubains, malgré les ressources économiques largement inférieures du pays, ne se sentent pas abandonnés « quoi qu’il arrive », ni soumis à des prix du marché excessifs pour les biens de première nécessité, comme ce à quoi on assiste aujourd’hui au Texas.

Les « faibles pertes en vies et en biens » de Cuba, a souligné Reed, sont généralement significativement moindres que ce qu’on voit dans les catastrophes importantes comme l’ouragan Katrina et aujourd’hui la tempête tropicale Harvey. Et la raison en est ce niveau de préparation.

Selon Reed, l’approche cubaine de la politique de prévention démontre une vision réfléchie de la pure puissance de la nature et de l’impact du changement climatique. La philosophie étasunienne de secours en cas de catastrophe, d’autre part, est davantage une réflexion après coup qui ne reconnaît pas les faiblesses humaines.

Reed rappelle comment, en 2005, Cuba, qui a subi pendant plus d’un demi-siècle un blocus économiques américain, a offert d’envoyer 1500 professionnels médicaux de la Brigade « Henry Reeves » pour aider la population de la Nouvelle Orléans à l’occasion de l’ouragan Katrina. L’ancien président George W. Bush a promptement rejeté l’offre.

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone

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