{{ {Toute terre est prison} }} est un livre paradoxal dans la mesure où il est un amour qui se renie. L’exil qui se défait de la nostalgie et fait choix d’une terre divisée mais ouverte sur le monde. À la fois ailleurs et ici, enracinement et errance, noeud de contradictions assumées. Tout est mouvement, même l’île devient navire. Selon le mot de Saint-John Perse : « l’inertie seule est menaçante. Poète est celui-là qui rompt pour nous l’accoutumance. »

Pour le poète Gary Klang : « La terre qui m’a vu naître m’emprisonnait en tuant mes rêves, or le rêveur que je suis veut habiter le vaste monde. Il écarte tout ce qui le retarde pour tracer le poème sur l’aile du songe et de la mer. »

Toute terre est prison… errance pour ne plus colorier à l’infini les paysages de l’île natale puisque toute poésie est révolte, éclatement, subversion et mémoire. C’est le chaos qui fonde la parole poétique, parole toujours inachevée. Toute terre est une prison dont le geôlier est le poète.

{{{ {Ces lieux à présent morts

M’ont trop longtemps leurré

Et la mer qui amena l’asservi

Le ramène au rivage

Il revient au poème d’établir la fin du rêve

Et la démence

Quel sens a le soleil

Pour l’enfant qui ne le voit guère

Et quel sens la mer

Quand la plage est ex-île} }}}

{{L’auteur}}
Né à Port-au-Prince le 28 décembre 1941, Gary Klang est romancier et poète. Il vit à Montréal depuis 1973. Il a publié chez Mémoire d’encrier Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie (roman, 2005), Il est grand temps de rallumer les étoiles (poésie, 2007).

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