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Ti manmay la ki té rété kous kouri soley-la

Fernand Tiburce Fortuné
Ti manmay la ki té rété kous kouri soley-la

Ant dousin kò épi lespri kò

 

Kont fantastik, menm manniè kont moral, kont satirik épi kont lanmou, ka benyen limajinè moun péyi kréyol pas sé kont-tala wè jou dan bouden bato négriyé épi dan gran fènwè bitasion. Sé manniè palè lespri lannwit, bondjé chalviré épi falfret sa ki gran pasé’w.

Ladjables, Papadjab, Zonbi, Lom san tet, Lantikris épi lézot soukouyan navidjé dan tet sa ki, pami nou, té ni chans pa tro konnet radjo épi pa konnet télévizion pies. Epi yo péla an sel kou ! Disparet pran yo dan fon brech mémwa pété-nou.

Pou….mondjé mèsi ! ki Legba, papa Jézikri oben Marémen viré wè jou anba plim sé vayan matjè pawol nou an. Sé Césaire ki dékouvè « vié amadou » afritjen-an ka brilé dan fondok nou chak-la ; sé Glissant ka rélé kous kouri neg mawon-an dan bòdaj pies kann ; sé Chamoiseau ka chapé kouri dèyè dowlis-la épi Pépin « l’homme au bâton ».

Fernand fortune, li, ka di soley « vini isi ! » Menm « Compère général soleil » -la gran matjè pawol ayisien-an yo kriyé Jacques Stephane Alexis a té bien enmen an. Pou di soley « vini isi ! », i ka sèvi lespri épi bouch, rev épi toupé an ti bolonm natif-natal an bouk bod lanmè. An viékò a dimi divinè té prévwè sa : timanmay-la né « fils du soleil » épi i ka pran pawol épi papa ki dan siel san gran moun sav. Konsa, i ka aprann bagay an jenn timanmay kon’y pa té pou konnet. Jiskatan, an jou, i désidé baré lawonn soley.

Pou gadé’y pou kò’y tou sel.

 

Raphael Confiant, écrivain (Martinique)

Transbòdaj : Isambert DURIVEAU (artiste et créoliste martiniquais)

 

 

Entre tendresse et philosophie

 

Les contes fantastiques, aux côtés de leurs alter ego moraux, satiriques et érotiques, irriguent l’imaginaire créole, nés qu’ils sont du ventre du bateau négrier et de la grande nuit de « L’Habitation ». Ils sont la voix des forces obscures, des divinités déchues, de l’angoisse aussi devant l’inexplicable.

La Diablesse, Papa Diable, Zombi, Tête-sans-corps, Anté-Christ et autres « soukougnan » ont hanté l’enfance de ceux d’entre nous qui ont eu la chance de ne connaître que fort peu la radio et pas du tout la télévision. Et puis, tout-soudain, ils se sont tus ! S’ensevelissant à jamais dans nos mémoires fracturées.

Pour-dieu merci ! que ce dernier soit Legba, père du Christ ou Mariémen-renaître sous la plume de nos habiles manieurs de plume, cette dernière fut-elle désormais virtuelle. C’est Césaire débusquant le « vieil amadou » africain qui brûle au plus profond de chacun d’entre nous ; c’est Glissant hélant la course folle du « Neg-Mawon » à la lisière des chants de canne à sucre ; c’est Chamoiseau poursuivant le « dorlis » et Pépin « l’homme-au-bâton ».

Fernand Fortuné, lui, convoque rien moins que le Soleil, ce « Compère général Soleil » qu’affectionnait cet immense écrivain haïtien qu’est Jacques-Stephen Alexis, grâce à l’esprit et la bouche, les rêves et les audaces, d’un petit garçon natif-natal d’un bourg situé en bordure de la mer. Annoncé par un vieil homme quelque peu visionnaire, cet enfant nait « fils du Soleil » et dialogue avec son père céleste à l’insu des adultes. Apprenant ainsi des choses que quelqu’un de son très jeune âge ne devrait pas connaître. Jusqu’au jour où il décide d’arrêter la course de l’astre de vie. Pour le garder pour lui. Pour lui tout seul.

 

Raphael Confiant

Ecrivain (Martinique)

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