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TEREOS, le géant vacille mais quelle conséquence pour la Réunion

TEREOS, le géant vacille mais quelle conséquence pour la Réunion

Tereos, le deuxième groupe sucrier mondial, connait une grave crise de stratégie. Les frondeurs ont pris le pouvoir sur fond de crise profonde du secteur betteravier en France. Il est légitime de s’interroger sur le devenir de la filière canne

TEREOS un géant présent à la Réunion

TEREOS est une coopérative regroupant 12 000 producteurs de betteraves en France. Tereos compte 12 sucreries de betterave produisant 1,9 million de tonnes de sucre, 8 distilleries produisant 600 000 m3 d’alcool et d’éthanol et 1 raffinerie. Il compte aussi 12 sucreries et 7 distilleries autour de la canne. Tereos, c’est 49 sites de production en Europe, Amérique latine, Afrique et Océan Indien, Chine et Indonésie.
Mais le problème est dans sa stratégie de développement. Le groupe a agi comme une multinationale en procédant à des rachats externe qui lui cause un endettement important. Pour 2017, son chiffre d’affaire a été de 4,987 milliards d’euro pour un endettement de 2,35 milliards d’euros. Son ratio d’endettement est de 350%. La stratégie de rachat a conduit le groupe au gouffre dans lequel il est.
Tereos est présent à la Réunion depuis 2010 par le rachat du groupe quartier français qu’il a renommé Tereos Océan Indien. Même si la branche spiritueux a été vendu, tout comme les eaux (Edena), Tereos OCEAN indien est un important groupe industriel de notre ile avec par exemple Bourbon plastique.

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Hier au Gol, les dernières livraisons une semaine avant la date prévue de fermeture de l’usine.

Une stratégie mise à mal

La stratégie de Tereos à la Réunion est d’abord un détournement de quota garanti. Le sucre de canne bénéficiait de 432 000 tonnes de sucre garanti en 2017. La commission européenne rapporte une production de 555 000 tonnes de sucre en outre-mer, alors que la Réunion n’en a produit que 187 000 tonnes et la Martinique 86 000 tonnes soit 300 000 tonnes de sucre de betteraves basculé dans le quota. Le détournement de quota représentait un gros débouché pour la sur production française. La fin du quota garanti conduit à la fin de cette fraude massive.
Le cœur de métier de Tereos est en crise. La production de betterave a été mauvaise. Les planteurs doivent faire face à une perte de 30% liée à une épidémie de jaunisse. Les prix d’achat ont aussi été réduit. En conséquence les planteurs de betteraves se trouvent en grande difficulté financière.
Tereos avait aussi obtenu la compensation à son seul profit de la fin des quota garanti. Le gouvernement a demandé des garanti à l’industriel, mais tarde aussi à lui donner son accord pour le financement de sa raffinerie à St Louis. Mais pendant ce temps Albioma, au lieu de convertir ses usines afin de pouvoir utiliser à 100% les dérivés de la canne décident d’importer de la biomasse. D’ailleurs l’ancienne ministre des outremer lui avait donné jusqu’en juillet pour présenter uns stratégie d’avenir pour le secteur prenant en compte la fin des quotas. Ce qu’il na pas fait. D’ailleurs une équipe d’inspection du ministère de l’agriculture arrive aujourd’hui dans notre île.
La stratégie de TEREOS à la Réunion est un échec total.

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La transformation agricole à l’ordre du jour de l’interprofession Canne à sucre.

Quel avenir ?

Les syndicats de Tereos s’inquiètent du risque de démantèlement du groupe. Le changement de gouvernance opéré sur fond de procès multiple et varié va entrainer un changement de stratégie.
Le groupe connaissant de forte difficulté, avec un endettement plus supportable ; risque d’être découpé pour être vendu.
Les activités sur l’île ne présentant plus un intérêt stratégique, il est certain que la coopérative va se désengager de l’île à court terme.

Cette crise peut être l’opportunité pour les planteurs de prendre le contrôle de l’industriel et de mettre fin à l’odieux accord Virapoulle faisant d’eux des fournisseurs de matière première. En prenant le contrôle de l’industriel, ils pourraient réorienter toute la filière afin de la pérenniser et d’améliorer les revenus des planteurs.

David Gauvin

 

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