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Taïwan a gagné « la bataille de l’ananas » contre la Chine

Dorian Malovic ("La Croix)
Taïwan a gagné « la bataille de l’ananas » contre la Chine

La Chine a interdit depuis le 1er mars l’importation des ananas de Taïwan prétextant des raisons sanitaires mais plus sûrement politiques. Mais en quelques jours, les Taïwanais se sont mobilisés et ont absorbé la totalité des 41 000 tonnes d’ananas normalement exportés en Chine.

Les Taïwanais sont fiers de leurs ananas réputés pour leur saveur unique. Alors lorsque les autorités sanitaires chinoises de Pékin ont annoncé le 26 février qu’elles allaient interdire à partir du 1er mars l’importation des ananas taïwanais vers le continent chinois pour cause de « bactéries nocives », le pays tout entier s’est mobilisé. Il fallait répondre à ce que les Taïwanais ont perçu comme une nouvelle agression chinoise, et gagner « la bataille de l’ananas » alors que la récolte bat son plein à cette époque de l’année. En quelques jours à peine, Taïwan peut aujourd’hui proclamer victoire.

97 % des exportations d’ananas taïwanais vont vers la Chine

Selon le ministère de l’agriculture taïwanais, 97 % des exportations taïwanaises d’ananas vont vers la Chine. Ces 41 000 tonnes d’ananas exportées, soit 10 % de la production totale (Taïwan est le 15e producteur mondial d’ananas) rapportent près de 50 millions d’euros. À l’annonce de l’interdiction chinoise, fin février, le ministre des affaires étrangères, Joseph Wu, a immédiatement lancé sur Twitter la campagne « Ananas de la liberté » (Freedom Pineapple).

Le même jour, la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a lancé sur son compte Twitter un appel à toute la population pour qu’elle achète les ananas taïwanais. Elle dénonçait en même temps qu’à l’image du vin, des homards ou du bœuf australien (interdit d’importation par Pékin l’année dernière), « les pratiques commerciales déloyales » chinoises ciblaient maintenant les ananas de Taïwan, alors que 99,79 % des marchandises avaient passé les inspections sanitaires avec succès.

Une pression chinoise contre Taïwan

Aux yeux du gouvernement de Taïwan, il était clair que la Chine imposait des représailles économiques à cause des tensions politiques et diplomatiques entre les deux pays. Lesquelles n’ont cessé de s’aggraver depuis l’élection de Tsai Ing-wen, en 2016, au point que la Chine menace Taïwan d’une invasion militaire pour la contraindre à revenir dans le giron chinois. Pour Fan Shih-ping, professeur de sciences politiques à l’Université nationale de Taïwan, « cette interdiction est clairement un geste politique visant à accroître la pression sur Taïwan ».

→ ANALYSE. La Chine menace militairement Taïwan et provoque Joe Biden

Autant dire que l’appel de la présidente à consommer de l’ananas a été entendu. « Je vis au milieu des champs d’ananas près de Hualien sur la côte est, raconte Chow, cinéaste anthropologue, et je peux vous dire que je n’en ai jamais autant mangé ». Les plus grands distributeurs taïwanais comme PX Mart, I-Mei Foods, Largan précision, les sociétés de shopping sur Internet comme PChome et des dizaines d’autres industries agroalimentaires ont commandé des milliers de tonnes d’ananas. Sur les réseaux sociaux sont apparus pléthore de nouvelles recettes de cuisine qui intégraient de l’ananas à toutes les sauces (pizzas, salades, boissons…).

Bilan de l’opération « Ananas de la liberté », à la date de mercredi 3 mars, selon le ministre de l’agriculture : les fermiers taïwanais ont reçu des commandes équivalant à plus de 41 687 tonnes d’ananas, dépassant la quantité annuelle des exportations. Mission accomplie pour cette année, mais d’ores et déjà, le ministère de l’agriculture a annoncé qu’il allait développer de nouveaux marchés à l’export vers Singapour, la Malaisie et l’Australie, pour ne plus être dépendant des caprices politiques chinois.

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