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Sujets des épreuves d’admissibilité 2004

Sujets des épreuves d’admissibilité 2004

{{ {Concours externe de recrutement de professeurs certifiés et concours d'accès à des listes d'aptitude (CAFEP)} }}

{{Dissertation en créole }}

L’usage de tout ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout matériel électronique est rigoureusement interdit.

Durée: 4 heures

Habitation, plantation : en quoi ce mode de colonisation et les structures qui en ont découlé peuvent-ils définir l'identité des mondes créoles des Antilles et/ou de l'Océan Indien ? Vous appuierez votre argumentation sur les exemples de votre choix.

{{Epreuve de traduction}}

L’usage de tout ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout matériel électronique est rigoureusement interdit.

Durée: 4 heures

Traduisez en créole le texte ci-dessous:

En Haïti, quand on est garde

En Haïti, quand on est garde, on mange, certes, mais on mange mal, on travaille dur, nuit et jour, on n’est pas content. Autour de toi les autres maltraitent de pauvres types et font mille méchancetés. On se moque de toi si tu fais le sentimental, alors tu caches ton jeu, tu camoufles ton trouble, tu t’endurcis. Les officiers te traitent comme un chien, et tu te remplis de fiel. Un jour, bien fauché, bien « razeur » (= sans le sou), un jour où tu n’as pas un centime rouge en poche, si un détenu se rebiffe, sans t’en rendre compte, tu cognes dessus. En rentrant chez toi le soir, tu ressens une immense détresse, et puis les gosses te sautent sur les genoux, tu les repousses, car brusquement le remords t’étouffe comme un repas resté sur le cœur. Tu prends la tête dans tes mains. Tu écartes aussi ta négresse, qui, les yeux pleins de larmes, vient te passer le bras autour du cou…Tu sors, la tête en feu, dans la nuit fraîche, dans Port-au-Prince qui dort et qui chante au gré du vent. Le lendemain, ça va mieux, tu vas boire un grog avec les copains, tu oublies et le sale métier continue. Quelques jours après, c’est un gosse qui est malade; et à la caserne on te dit «d’interroger» quelqu’un. Tu t’exécutes, l’esprit absent…Le docteur de l’hôpital a demandé un médicament qui porte un drôle de nom, tu ne sais comment l’acheter…Tu tapes sur le bonhomme, sans t’occuper de ce que tu fais, tu frappes plus fort. Puis, tout d’un coup, de rage d’être sans un centime, de rage d’être bourreau pour vivre, tu frappes, tu cognes, tu cognes de toutes tes forces…Oui, Dieudonné est malade…Alors tu ne penses plus à rien, ni au loyer de la chambre, ni aux souliers qu’il faut remplacer, tu es fatigué, tu es à bout, tu cognes…tu cognes…Tu es un gendarme comme les autres, comme les autres !

Jacques-Stephen Alexis, Compère général soleil.

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