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Séguineau : le Béké Bally rejette la solution du préfet

Séguineau : le Béké Bally rejette la solution du préfet

   C'est un feuilleton qui semble ne devoir jamais finir. Pourtant, il ne concerne que 3,5 hectares. Trois petits hectares et demi.

    Cela fait plus de 20 ans que le propriétaire du terrain, le Béké BALLY et les diverses collectivités martiniquaises ne parviennent pas à trouver un accord qui permettrait de faire passer une canalisation qui améliorera la distribution d'eau potable dans le centre et le sud de la Martinique. La CTM a donc hérité du bébé et comme l'on sait une poignée d'élus (14 sur 51 !) a voté une délibération en vue de l'achat de ladite parcelle pour la somme indécente de 225.000 euros alors que les propres services de l'Etat français, en l'occurrence les Domaines, évaluent cette parcelle agricole à seulement...15.000 euros. 

   Ces 14 élus auxquels il faut ajouter 19 abstentionnistes dont chacun jugera du courage appartiennent à la nouvelle coalition informelle qui fait la loi désormais lors des plénières de la CTM, plénières heureusement visibles sur l'Internet, chose qui permet à chaque citoyen de mesurer qui dit quoi et comment. Qui propose quoi et qui vote quoi. Pa ni séré ankò kon an tan lontan ! Cette coalition (RDM/PPM/PEYI-A/BA PEYI-A AN CHANS), face au refus du président de la CTM, Alfred MARIE-JEANNE de débourser pareille somme, a cherché d'abord à lui forcer la main, puis, n'y réussissant pas, se sont mis à hurler au déni de démocratie et à la dictature. Un Comité de 5 organisations s'est constitué entre temps pour faire toute la lumière sur l'affaire mais le président de l'Assemblée de la CTM a refusé de leur donner la parole en ouverture de plénière, chose pourtant courante puisque syndicats, organisations, groupements etc. ont l'habitude de venir s'y exprimer de cette façon. La coalition fait comme si on était dans un état de droit divin ! Comme si une décision politique, quelle qu'elle soit et de quelque instance qu'elle émane, ne saurait être discutée par les citoyens à savoir ceux-là même qui ont mis en place, qui ont élu, les décideurs. 

   Les élections territoriales approchant (mars ou juin si le covid continue à faire des siennes), tout est bon pour la nouvelle coalition pour tenter de faire accroire à la population que si au carême prochain, le centre et le sud se retrouvent en manque d'eau, ce sera entièrement de la faute du méchant Dictateur qui refuse de verser 225.000 euros au gentil Béké BALLY. Sauf que ces messieurs-dames ont reçu une calotte. Une méga-calotte même ! Et qu'elle est venue du représentant de l'Etat dit "colonial" lui-même à savoir le préfet. En effet, A. MARIE-JEANNE lui avait proposé de prendre une réquisition au nom de l'intérêt général. Il a préféré se référer à un article du Code rural traitant de "la servitude publique" et qui permet de passer sur un terrain privé. Ce faisant, le préfet s'est montré plus "progressiste" que ces messieurs-dames de la coalition, ce qui est tout de même un comble ! 

    Mais, le Béké BALLY n'en démord pas et vient d'adresser une lettre au préfet qu'on peut lire ci-après. Il y parle de "racisme" à son égard, ce qui est tout simplement ridicule. Le propriétaire ce ces 3,5 hectares aurait été nègre, chabin, mulâtre, indien, syrien, chinois ou n'importe quoi d'autre que MARIE-JEANNE n'aurait jamais accepté de payer pareille somme. Bally, tout kouyon mò Préchè !

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Commentaires

Michel P. | 16/11/2020 - 21:02 :
1) Je ne sais s'il s'agit de racisme, mais dans la plupart des articles que je lis sur le sujet, on ne manque pas de préciser que le propriétaire du terrain est béké. Ainsi, le titre de l'article est : "Le béké Bally rejette la solution du préfet". Or il n'est pas habituel de faire précéder le nom des gens par "nègre, chabin, mulâtre, indien, syrien, chinois ou n'importe quoi d'autre". 2) Dans l'article, on lit "le béké Bally" au lieu de "A. Bally", mais "A. Marie-Jeanne" et non "le chabin Marie-Jeanne". L'insistance avec laquelle on rappelle qu'Alain Bally est béké n'est pas neutre. 3) Qu'un propriétaire terrien s'oppose à une servitude ou veuille en obtenir le meilleur prix est chose courante. Des procédures existent pour résoudre le problème. Mais depuis des lustres, les autorités en charge du dossier n'en sont pas venues à bout. 4) Pour dissimuler au public des années d'incurie, on s'en prend au propriétaire, en répétant en boucle qu'il est béké, alors que ça n'a rien à voir. Ce que l'article dit lui-même, d'ailleurs, sans craindre la contradiction.
michel mirgan | 17/11/2020 - 04:14 :
Arrêtez de faire semblant de ne pas comprendre ! ! Vous savez très bien le rôle joué par les Békés dans l'histoire passée et récente de la Martinique. Le fait que ce soit un Béké qui quelque part prive des Martiniquais d'une ressource vitale comme l'eau n'est absolument pas "neutre" ou en tout ,cas n'est pas ressenti comme tel.
Michel P. | 17/11/2020 - 05:57 :
1) Le propriétaire du terrain n'a pas la responsabilité d'approvisionner la population en eau. Est-ce lui qui la prive d'eau ou les autorités élues pour distribuer cette ressource vitale et qui, depuis des années, n'ont pas résolu l'affaire ? 2) Sans parler de racisme, disons qu'on ravive des tensions ethniques, sur un dossier aussi basique qu'une servitude de passage. Ce n'est pas glorieux. Du moins, est-ce ainsi que je le ressens.
Firmin G. | 17/11/2020 - 06:05 :
Ce sont les Békés eux-mêmes qui s'auto-désignent comme tels et qui vivent en communauté fermée au Cap Est. Sans même parler du fait que si leurs hommes ne dédaignent pas les "femmes de couleur" et ça, depuis des siècles, ils refusent que leurs filles fréquentent et encore moins épousent des "hommes de couleur". Celles qui osent sont immédiatement exclues de la caste. Tout le monde sait ça, sauf apparemment Michel P. ! L'article est dans le vrai : si ce terrain avait appartenu à n'importe qui d'autre, le président de la CTM aurait refusé de payer cette somme qu'il juge, avec raison, astronomique pour un terrain agricole.
Michel P. | 17/11/2020 - 07:22 :
1) Ce que vous dîtes sur le rapport aux femmes est vrai. Je n'en ignore rien. Mais quel lien avec une servitude de passage ? 2) Si le terrain avait appartenu à n'importe qui d'autre, le président de la CTM aurait refusé de le payer au prix demandé. C'est une affaire entendue. Mais si le propriétaire avait été d'ascendance africaine, aurait-on titré : "Le nègre X rejette la solution du préfet" ? Même si certains afro-descendants s'auto-désignent comme "nègres" ? 3) Dire que le président de la CTM aurait agi pareillement avec n'importe qui et, du même balan, ne pas traiter le propriétaire comme n'importe qui, en mettant sans cesse en avant son origine ethnique, n'est-il pas contradictoire ? 4) On dirait qu'on veut exploiter le ressentiment contre les békés (que vous décrivez très bien) pour résoudre un dossier qui aurait été le même avec n'importe qui d'autre. 5) Pour être clair : j'estime déraisonnables les prétentions du sieur Bally et je comprends très bien l'attitude du président de la CTM. Ce que je regrette, c'est le caractère racialisant qu'on donne au dossier.
michel mirgan | 18/11/2020 - 10:13 :
Le mot béké a deux sens :il désigne une couleur de peau mais aussi le membre d’une communauté possesseur d’une partie des moyens de production foncier, industrielles et de service de Martinique. A ce titre on distingue fort justement les gros et les petits Békés. Le terme gros ne fait pas référence aux kilos des corps mais à la puissance économique de tel ou tel. Contrairement au mot « chaben « qui ne désigne qu’une couleur de peau le mot béké désigne à la fois une couleur et aussi un groupe social :il est donc inapproprié de le mettre ses deux termes sur le même plan, car le mot « chaben » n’a jamais désigné le membre d’un groupe social. Les chaben ne constituent pas un groupe socio-économique homogène. Dire le chaben AMJ n’a pas la même signification que dire le béké Bally. Le groupe économique des possédants békés s’est toujours montré extrêmement dur dans la préservation de ses intérêts : sans remonter jusqu’à l’esclavage, il a toujours pressuré ses ouvriers, employés et vassaux. Sa politique systématique de bas salaires rendait beaucoup de Martiniquais dépendant de leur bon vouloir : on peut même dire que par les bas salaires, ils exerçaient t une espèce de droit de vie et de mort sur des milliers de Martiniquais. Ils ont d’ailleurs souvent encouragé des répressions anti-ouvrières parfois meurtrières jusqu’à être perçus comme un groupe prédateur égoïste peu soucieux du bien-être des autres. Le béké Bally est donc détenteur d’un terrain qui est en quelque sorte un double moyen de production : d’une part en tant que terrain bananier et d’autre part on y trouve une canalisation stratégique alimentant en eau ,une denrée vitale, une partie de la Martinique. Sa volonté forcenée de défendre certes légitimement ses intérêts , entraine des difficultés d’approvisionnement et fait réapparaitre la silhouette du prédateur spécifiquement béké exerçant presque une espèce de droit de vie et de mort sur les autres Martiniquais .L’utilisation du terme de béké n’en devient alors que plus légitime sans qu’il soit forcément une référence particulière à la couleur de peau de M.Bally .
Firmin G. | 17/11/2020 - 08:07 :
Ce sont les Békés qui "racialisent" depuis bientôt 4 siècles les relations entre les différents groupes ethniques martiniquais ! Ce sont eux qui, pour ne prendre que ce seul exemple, ont mis en avant la notion de "pureté de la race" en rejetant toute personne qui n'aurait ne serait-ce qu'une seule goutte de sang noir. Donc qu'ils ne viennent pas pleurer aujourd'hui quand il s reçoivent le retour du bâton en pleine figure !
Michel P. | 17/11/2020 - 09:30 :
Ainsi, dans certaines circonstances, on pourrait s'autoriser le racisme ? Ce n'est pas ma conception.
Firmin G. | 17/11/2020 - 10:37 :
Arrêtez de faire semblant de ne pas comprendre ! Pour une fois, je suis d'accord avec Mirgan. Votre malhonnêteté intellectuelle frise l'indécence en refusant d'admettre que ce sont les Békés eux-mêmes qui se coupent de la société martiniquaise. Où avez-vous du racisme ? Si le terrain de Séguineau appartenait à n'importe quel autre personne, de quelque ethnie, il aurait été scandaleux de payer un terrain agricole aussi cher.
Michel P. | 17/11/2020 - 18:15 :
1) A quel moment aurais-je refusé d'admettre que ce sont les békés eux-mêmes qui se coupent de la société martiniquaise ? Il n'a jamais été question de cela ! 2) A quel moment aurais-je prétendu que le prix demandé, qui est trop élevé, aurait été payé à quelqu'un d'autre ? 3) Je trouve seulement problématique que, dans une procédure administrative, on excipe des origines ethniques de quelqu'un. 4) Si vous pensez qu'il y a en cela malhonnêteté et indécence, c'est que nous n'avons pas les mêmes valeurs.

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