Quelques jours après la formation du nouveau gouvernement de Manuel Valls et les mamours de ce dernier au patronat, sans compter la nomination d’un banquier, ….Macron, au poste de ministre de l’économie, 200 députés socialistes ont tenu à marquer leur appui au gouvernement et à sa politique désormais résolument « social-libérale ».
Politique inspirée de celle de Tony Blair en Angleterre il y a quelques années et qui consiste pour l’état à aider massivement le patronat tout en pressurant les salariés et les ouvriers, cela sans demander aucune contrepartie concrète au premier. Politique de droite, en fait, habillée d’ultimes oripeaux socialistes, mais qui ne trompent que les gogos. Politique scélérate envers les classes populaires en cette période de crise provoquée non pas par ces dernières, mais par les dérégulations de la finance capitaliste et le règne à tout crin du Dieu argent.
On comprend dès lors que le patronat se soit déclaré ravi de cette réorientation politique d’autant que les 35h risquent d’être remises en cause en dépit des dénégations (plutôt molles) de Matignon. Ce sont, pour tout dire, l’ensemble des avantages sociaux acquis de haute lutte par les travailleurs qui ne seront plus rognés comme par le passé, mais carrément supprimés à moyen terme. L’objectif, déclare Manuel Valls et ses ministres, est de « renouer avec la croissance », celle de la France étant l’une des plus atones non seulement de la zone euro, mais de l’ensemble des pays industrialisés.
On aura toutefois noté que près d’une centaines de députés socialistes, qualifiés de « frondeurs » par la presse, ont refusé de s’associer aux 200 et certains ont clamé leur désapprobation face à une politique qui tourne carrément le dos aux valeurs et aux idéaux socialistes. On se serait attendu à ce que Serge Letchimy, dans la droite ligne de la pensée césairienne, se rangeât parmi eux. Or, il n’en a rien été ! Comme un bon godillot, le député du centre de la Martinique, a voté sa confiance au gouvernement antipopulaire de Manuel Valls.
Comme quoi on peut tenir un discours anti-béké en Martinique pour caresser le bon peuple dans le sens du poil tout en votant sans état d’âme en faveur du patronat à l’Assemblée nationale !!!
Bravo, Letchi, tu mûris. Un jour, tu obtiendras ton strapontin de secrétaire d’état ou de ministre originaire des dernières colonies, trahissant ainsi la règle césairienne selon laquelle aucun Martiniquais ne doit figurer dans un gouvernement français…